Thèse soutenue

Le statut paradoxal du rêve dans la philosophie de Gilles Deleuze

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laïla Mernissi
Direction : Pierre MontebelloAline Wiame
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 26/09/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs (Toulouse ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : David Lapoujade
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Montebello, Aline Wiame, Didier Debaise
Rapporteur / Rapporteuse : David Lapoujade, Didier Debaise

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le rêve ne semble pas jouer un rôle décisif au sein de la philosophie deleuzienne. Il nous a paru, toutefois, intéressant d’emprunter les voies multiples qu’il trace, de tendre l’oreille à la polyphonie des voix qui émanent des différents problèmes au sein desquels il insiste, et ce, pour diverses raisons. Il s’agira, d’abord, de conjurer une illusion, un lieu commun concernant la pensée deleuzienne, selon lesquels elle frôlerait une sorte de délire, qu’elle n’aurait cessé, en fin de compte, de rêver et de faire l’éloge de la déraison. Elle n’a pourtant jamais cessé de définir la philosophie, avec une rigueur des plus strictes, comme « entreprise de démystification », à l’instar de Lucrèce, Spinoza et Nietzsche. Il n’en demeure pas moins que le rêve joue un rôle effectif, mais ce n’est pas le rôle qu’on croit. Nous défendons un onirisme supérieur de Deleuze, qui donne au rêve une consistance originale, un statut paradoxal. Il est une entrée pertinente pour évaluer les rapports de la philosophie avec la vérité, la pensée et la vie. La vérité, dans la mesure où celle-ci émerge justement d’un rêve, qu’elle tente de conjurer. La pensée, dans la mesure où, au sein de sa confrontation avec le rêve, elle trouve la source de son exercice. La vie, puisqu’elle ne s’affirme que du moment où le rêve retrouve sa force active, sa capacité à fabuler. De l’illusion fictive de la forme idéaliste du rêve à la puissance fabulatrice du processus onirique cristallin, trois métamorphoses du rêve s’esquissent au sein de la philosophie de Deleuze - fiction des airs, ivresse des profondeurs, cristal de la terre -, pour une justice supérieure.