Thèse soutenue

Danser, c'est manger : pour une ethnographie de la créativité artistique chez les Gun de Porto-Novo (Bénin)

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Auteur / Autrice : Assomption Padonou
Direction : Roger Somé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 09/12/2019
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Dynamiques européennes (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Michèle Coquet
Examinateurs / Examinatrices : Aggée Célestin Lomo Myazhiom
Rapporteur / Rapporteuse : Michèle Coquet, Joseph Adandé

Résumé

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L’importance de la danse gun est, non la belle chorégraphie sur laquelle sont souvent focalisés les regards, mais plutôt l’activité du sang dans le corps dansant, y compris la dynamique culturelle suscitée par le savoir endogène auquel se réfèrent les traditions ancestrales. Car les mouvements observés lors de cette danse sont des contractions de muscles (yè) chaque fois accompagnées de relaxations du corps (hwé), comme s’il s’agissait, au fond, d’une alternance chaque fois renouvelée entre un cumul et une dépense d’énergies. Il en résulte que la danse gun se nourrit d’énergies. D’une part, elle se nourrit d’une énergie physique sous l’impulsion du cœur qui rythme la bonne circulation du sang irrigant le corps dansant de nourritures. D’autre part, la danse se nourrit d’émotions suscitées par le savoir qui éveille la mémoire à la joie, au sens d’espoir. Ainsi, la danse consiste dans l’éclosion du corps à travers la belle chorégraphie ; elle révèle à la fois une ouverture du cœur rythmant la vie et un éveil de la mémoire à la beauté du paradis, au sens d’oubli des misères des hommes et de leur histoire. Dans le cadre de cette thèse, je soutiens que la danse n’est pas seulement un art, mais elle est aussi une forme de nourriture. La danse est un art au cœur duquel le corps dansant mange la vie. La danse présente des caractéristiques nutritives d’émotions, à la fois performatives et communicatives ; elles expriment les relations des Gun entre eux, y compris avec leurs Vodǔn.