Thèse soutenue

L'institutionnalisation de la politique culturelle extérieure en Chine et en France : les rôles de l'Institut Confucius et de l'Alliance Française

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Auteur / Autrice : Liyan Jing
Direction : Romuald Normand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sociétés, acteurs, gouvernement en Europe (Strasbourg ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Marine de Lassalle
Examinateurs / Examinatrices : Marine de Lassalle, Emmanuel Droit, Siyan Jin
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Guiheux, Florence Padovani

Résumé

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Cette thèse cherche à expliquer une politique : comment l’État chinois et l’État français mobilisent des institutions pour développer leur action publique culturelle extérieure dans un contexte de mondialisation. Portant sur une comparaison entre la Chine et la France, elle examine l’institutionnalisation des politiques culturelles chinoises et françaises selon un cadre analytique croisant trois approches théoriques (le néo-institutionnalisme historique, la sociologie de l’action publique et l’analyse du transfert de politique publique). Partant d’abord d’un regard socio-historique et néo-institutionnaliste, elle montre comment ont émergé des institutions et des modes d’intervention spécifique dans les deux pays à travers les siècles. Elle situe ensuite la dynamique des institutions culturelles (chinoises comme françaises) dans le contexte des transformations contemporaines de l’État et de l’action publique. Pour cela, elle analyse le rapport de l’État à la culture et à ces institutions, en mobilisant les catégories d’analyse d’une sociologie de l’État en recomposition. Après avoir montré comment les institutions culturelles s’ancrent à la fois dans une tradition historique et une dépendance au sentier, la thèse montre que les changements des modes d’intervention culturelle de l’État à l’échelle nationale impact aussi sur les modalités d’exportation de sa politique culturelle à l’échelle internationale. La théorie du transfert de politique publique permet alors de comprendre, en traitant les institutions culturelles comme des vecteurs de ce transfert institutionnel, la diffusion internationale des politiques culturelles via le rôle de l’Institut Confucius et de l’Alliance Française. La thèse démontre ainsi que les développements d’une politique culturelle extérieure doit être saisi comme un processus dynamique de co-construction entre l’État et ses institutions, à travers l’interaction d’une pluralité d’acteurs, soumis toutefois à une forme de gouvernement centralisé dans les deux pays. Cependant, les mécanismes de régulation de la politique culturelle, malgré des similitudes, diffèrent, non seulement en termes de trajectoires historiques, mais aussi de visions irréductibles de la politique culturelle, comme de stratégies d’internationalisation différente dans un contexte de mondialisation.