Thèse soutenue

Le voleur face à ses juges : criminels d'habitude et délinquants d'occasion dans les Voges lorraines des XVIème et XVIIème siècles

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Auteur / Autrice : Camille Dagot
Direction : Antoine Follain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Soutenance le 27/06/2019
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Arts, civilisation et histoire de l'Europe (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Valérie Toureille
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Rousseaux, Diane Roussel
Rapporteur / Rapporteuse : Jérôme Luther Viret, Marie Houllemare

Résumé

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Le 26 septembre 1599, le duc de Lorraine Charles III promulgue une ordonnance contre « plusieurs vagabonds & personnes inconnues […] se logeant aux bois, lieux couverts & inconnus, avec armes offensives ». Puis, le 24 octobre 1599, il envoie une missive aux trois principaux prévôts vosgiens pour leur demander de « purger les chemins ». Les Vosges, qui correspondent à la fois à un ensemble juridique de la Lorraine (le bailliage de Vosges) et à un espace géographique particulier (la périphérie montagneuse et frontalière du duché), deviennent alors un théâtre privilégié en matière de répression du vol entre la fin du XVIème siècle et le début du XVIIème siècle. En effet, depuis les années 1570, Charles III a enclenché une série de mesures législatives visant à faire de la Lorraine un État moderne et centralisé. Face à la recrudescence des fléaux qui marque la fin du beau XVIème siècle européen, le duc s’efforce de protéger la santé économique du pays en réclamant à sa justice une répression ferme de toutes les formes de délinquance économique. Au total, entre 1548 et 1634, 568 personnes sont arrêtées pour vol. Le traitement judiciaire de ces prévenu·e·s pour vol révèle la mise en place d’une justice ducale modernisée, qui cherche à concurrencer les anciennes prérogatives seigneuriales en matière de haute-justice en imposant l’usage de l’écrit dans l’instruction des procès criminels. L’étude de ces derniers permet d’apercevoir les différentes formes de perception du vol et les rapports de force qui se nouent autour de sa répression entre le duc, les justices seigneuriales et les communautés d’habitants.