Interférences entre variables décisionnelles : études comportementales et computationnelles
Auteur / Autrice : | Emmanuelle Bioud |
Direction : | Mathias Pessiglione |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences Cognitives |
Date : | Soutenance le 27/09/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut du cerveau (Paris ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie George |
Examinateurs / Examinatrices : Vincent de Gardelle, Emmanuel Guigon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Miriam Klein-Flügge, Philippe Tobler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La théorie de la décision moderne suppose que les variables entrant dans le calcul d’utilité espérée, telles que la valeur et la probabilité, sont générées indépendamment avant d’être agrégées. Dans ce doctorat, nous avons exploré différents cas d’interférence entre ces variables décisionnelles et tenté d’en élucider les mécanismes computationnels. Pour cela, nous avons conduit trois études sur des volontaires sains. Dans la 1ère étude, nous avons observé qu’une séquence d’action donnée était anticipée comme plus coûteuse lorsqu’elle était appariée à un enjeu monétaire plus important. En outre, nos données comportementales coïncident avec un scénario cognitif dans lequel les jugements d’effort prospectifs sont contaminés par le résultat d’un calcul coût-bénéfice.Dans la 2ème étude, nous avons investigué les interférences valeur-probabilité, et observé que la confiance d’un individu dans sa capacité à effectuer correctement une tâche de précision motrice augmentait avec le gain prospectif, et diminuait avec la perte prospective. Ce motif de distorsions évoque une misattribution de type « affect comme information ». Dans la 3ème étude, à partir de résultats précédents en neuro-imagerie, nous avons prédit que ces interférences valeur-confiance pourraient se produire dans les deux sens, y compris entre des stimuli indépendants. En accord partiel avec nos prédictions, une confiance plus élevée dans sa réponse à un quiz induit une appréciation plus élevée de la musique en fond sonore, mais l’effet inverse s’avère moins robuste.Dans l’ensemble, nous avons isolé plusieurs cas d’interférence entre variables décisionnelles et avons approfondi la compréhension de leurs mécanismes cognitifs, lesquels semblent différer d’un type d’interférence à l’autre.