Thèse soutenue

Diversité et évolution des Nassellaires et Spumellaires (Radiolaires)

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Auteur / Autrice : Miguel Méndez Sandín
Direction : Fabrice Not
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Évolution et diversité moléculaire
Date : Soutenance le 22/11/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Adaptation et diversité en milieu marin (Roscoff, Finistère ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : John Richard Dolan
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Simon, Špela Goričan
Rapporteurs / Rapporteuses : Linda Amaral-Zettler, Fabien Burki

Résumé

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Les Nassellaires et les Spumellaires (Polycystines, Radiolaires) sont des protistes planctoniques amiboïdes appartenant au super-groupe des Rhizaires. Ils sont abondants et largement distribués dans l’océan. Leur squelette silicifié se conserve très bien dans les sédiments et présente un excellent enregistrement fossile remontant jusqu’au début du Cambrien. Les fossiles de Radiolaires sont extrêmement précieux pour les études de reconstruction paléo-environnementales. Les Radiolaires sont difficiles à maintenir en culture, ce qui limite nos connaissances sur leur diversité et leur écologie dans les océans actuels, qui reposent essentiellement sur les données fossiles et les échantillons de sédiments. Malgré des efforts récents, leur taxinomie et leur histoire évolutive demeurent peu connues et controversées. Pendant mon doctorat, j’ai exploré la diversité et l’évolution des Nassellaires et des Spumellaires sur la base d’une classification intégrative obtenue à partir de gènes marqueurs taxinomiques (ADN ribosomal 18S et 28S) et de caractéristiques morphologiques issues de cellules uniques isolées depuis l’environnement. Nos analyses phylogénétiques ont permit de mettre en évidence un cadre morpho-moléculaire correspondant partiellement aux classifications les plus récentes reposant largement sur la symétrie globale du squelette pour les Superfamilles et Familles. Nos nouvelles données morpho-moléculaires ont été intégrée aux études précédentes sur les Acanthaires et des Collodaires afin de reconstruire la phylogénie des Radiolaires la plus complète à ce jour. Cette nouvelle classification intégrée des Radiolaires établit les Acanthaires, avec leur squelette en sulfate de strontium, comme le groupe frère des Taxopodida et des Polycystines, tous deux dotés d’un squelette en silicate. Associé à ces phylogénies, l’utilisation d’horloges moléculaires nous a permis de dater l'origine des Radiolaires au Néoprotérozoïque. Mais également de mettre en évidence deux événements majeurs caractérisent leur diversification : le développement du squelette au Paléozoïque ancien et l’établissement de la symbiose dans le Jurassique moyen à supérieur, lorsque les eaux oligotrophes et anoxiques dominaient les océans. La grande diversité environnementale trouvée aux nœuds basaux de nos phylogénies nous conduit à émettre l'hypothèse de l’existence d’une grande diversité de Radiolaires sans squelette associée aux Taxopodida (Rad-B). La variabilité génétique intracellulaire des Nassellaires et des Spumellaires a été étudiée et a révélé un biais taxinomique important dans la variabilité et le nombre de séquences obtenues par différentes méthodes de séquençage à haut débit (HTS). Cependant, le séquençage par Oxford Nanopore Technologies, a fourni des résultats intéressants pour le séquençage complet des ADNr, malgré son taux d'erreur élevé. L’ensemble de ces analyses a permis de mieux comprendre la biodiversité et la biogéographie des Radiolaires, qui ont été étudiées selon une approche de metabarcoding sur des échantillons collectés à travers le monde au cours des expéditions Tara Oceans et Malaspina puis comparés à l’échelle régionale avec les campagnes océanographiques MOOSE-GE en Méditerranée Occidentale. Les Radiolaires contribuent pour environ 9% du total des séquences eucaryotes dans les jeux de données étudiés. Les Collodaires coloniaux représentent le groupe le plus abondant dans les grandes fractions de taille, ils sont adaptés aux eaux oligotrophes et de surface. Les Acanthaires dominent les fractions de plus petites tailles et les eaux plus productives, tandis que les Spumellaires prédominent dans les eaux mésopélagiques et bathypélagiques. Enfin, en profondeur, il existe une importante diversité environnementale probablement représentée par des Radiolaires sans squelette. Ce travail apporte une perspective globale des relations évolutives et de la diversité des Radiolaires [...]