Thèse soutenue

La méthylation de l’ADN chez Plasmodium falciparum : une nouvelle cible épigénétique pour la découverte de nouveaux antipaludiques

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Auteur / Autrice : Elie Hammam
Direction : Artur Scherf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Parasitologie moléculaire
Date : Soutenance le 17/10/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pasteur (Paris). Biologie des interactions hôte-parasite
Jury : Président / Présidente : Olivier Silvie
Examinateurs / Examinatrices : Paola Barbara Arimondo, Vembar Shruthi, Peter Preiser
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Francastel, Lucy Glover

Mots clés

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Résumé

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La méthylation de la cytosine de l’ADN (5mC) est une marque épigénétique très bien établie chez les eucaryotes supérieurs contrôlant l'expression des gènes et jouant un rôle clé dans un large éventail de processus biologiques tels que l'empreinte génomique et l'inactivation du chromosme X. L’hydroxyméthylation de l’ADN (5hmC) a récemment attiré beaucoup d’attention dans le domaine de l’épigénétique et a été validée en tant que marque distincte de 5mC, ayant différentes fonctions et impact sur l’expression des gènes. Chez le parasite humain du paludisme P. falciparum, la présence de méthylation de l’ADN est depuis longtemps sujet à controverse dans la littérature jusqu’à ce qu’on ait récemment démontré que l’ADN 5mC est présent à des niveaux relativement élevés dans le génome du parasite. Au cours de cette thèse, nous avons utilisé des technologies de pointe, notamment l'immunoprécipitation de l'ADN hydroxymétylée couplée au séquençage et le « oxidative-bisulfite/biuslfite-sequencing » (oxBS / BS-seq) pour étudier la présence d'hydroxyméthylation de l'ADN dans le parasite. Nous avons montré pour la première fois que la modification de l’ADN la plus abondante chez P. falciparum n’est pas 5mC mais plutôt une modification de type 5hmC, présente principalement dans le corps des gènes activement transcrits, alors que 5mC est présente à des niveaux très bas. D'autre part, nous avons utilisé l'édition du génome CRISPR-Cas9 pour générer des parasites mutants dépourvus de Pf.DNMT2 et avons montré que l'enzyme n'était pas nécessaire pour l'activité de la DNMT dans les extraits nucléaires de parasites. Cela indique que le parasite code pour d'autres DNMT non identifiés bioinformatiquement. Fait intéressant, le taux d'engagement sexuel des parasites dépourvus de DNMT2 a été multiplié par 8 par rapport aux parasites 3D7 de type sauvage. Nos données indiquent que Pf.DNMT2 est lié au contrôle de l'engagement sexuel chez Plasmodium. Enfin, nous avons criblé des inhibiteurs de l’ADN méthylatransférase humaine dérivés de la famille des quinazolines-quinoléines et avons montré que ces inihibiteurs sont très efficaces et tuent les parasites en moins de 6 heures. De plus, nous avons utilisé des tests d'activité in vitro de DNMT et avons montré que les hDNMTi réduisaient de manière significative l'activité DNMT dans les extraits nucléaires de P. falciparum. Fait intéressant, les inhibiteurs de DNMT sélectionnés étaient également actifs contre les isolats cliniques résistants à l'artémisinine. Dans l’ensemble, nos données valident fortement la voie de la méthylation de l’ADN chez P. falciparum en tant que nouvelle cible thérapeutique potentielle pour de nouvelles découvertes antipaludiques.