Fêter les classiques : permanence et polyfonctionnalité des figures de Beethoven, Goethe et Hugo (1927-1970)
Auteur / Autrice : | Sophie Picard |
Direction : | Gérard Laudin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance le 07/12/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université en cotutelle avec Friedrich-Schiller-Universität (Iéna, Allemagne) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Représentations et identités. Espaces germanophone, nordique et néerlandophone (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marc Lacheny |
Examinateurs / Examinatrices : Stefan Matuschek, François Genton, Alice Stašková | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marc Lacheny, Ruth Florack |
Résumé
Par l’analyse et la comparaison des actualisations de Beethoven, Goethe et Hugo à l’occasion des commémorations de l’entre-deux-guerres (1927, 1932, 1935) et de l’après 1945 (1949, 1952, 1970), la thèse étudie les conditions de la permanence de ces « classiques » tout au long du XXe siècle. Elle montre comment les acteurs politiques et culturels ont cherché lors de ces célébrations à stabiliser le sens attribué à ces figures et à leurs œuvres et à encadrer les usages qui en sont faits. La prise en compte des dynamiques d’appropriation interculturelles ainsi que des formes de réception généralement ignorées des études littéraires, notamment dans les médias de masse, permet néanmoins de faire émerger des sens et des usages alternatifs qui s’inscrivent souvent en faux par rapport aux modèles dominants et qui tendent à les relativiser, voire à les contrecarrer. Ainsi, en adoptant résolument le point de vue de la réception, la thèse propose une réponse possible au problème de la permanence des classiques : le fait que Beethoven, Goethe et Hugo soient fonctionnalisés simultanément et / ou successivement dans des contextes discursifs et culturels divergents explique leur exceptionnelle longévité. C’est parce qu’ils font l’objet d’usages hétérogènes et souvent contradictoires, qu’ils sont donc polyfonctionnels, que certaines figures d’auteurs ou certaines œuvres survivent à toutes les évolutions culturelles, idéologiques et médiatiques que connaît le XXe siècle.