Thèse soutenue

Robespierre, le poids des mots, le choc de l’échafaud. L’image de Robespierre dans le discours politique de la Restauration à la fin du XIXe siècle

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Auteur / Autrice : Marion Pouffary
Direction : Jacques-Olivier Boudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....)
Jury : Président / Présidente : Jean El Gammal
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Clément Martin, Sophie Vanden Abeele
Rapporteur / Rapporteuse : Jean El Gammal, Hervé Leuwers

Résumé

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L’étude de l’image de Robespierre dans le discours politique de la Restauration à la fin du XIXe siècle met en lumière le processus de construction de la légende dorée de Robespierre, légende qui n’a jamais été étudiée de manière précise, bien qu’elle ait influencé fortement l’historiographie. Forgée à partir de 1830 par des militants appartenant à la composante radicale du parti républicain, elle présente Robespierre comme le défenseur de l’égalité politique et sociale, le théoricien du droit à l’insurrection et l’apôtre d’une religion fraternelle qui doit servir de base à un nouveau contrat social. Cette étude montre aussi que la légende noire de Robespierre est traversée par des fractures idéologiques mal discernées jusqu’ici. La légende noire conservatrice/contre-révolutionnaire née sous la Révolution fait de Robespierre à la fois un tyran et un anarchiste niveleur et impie. La légende noire libérale qui se développe sous la Restauration en fait seulement un tyran clérical. Les légendes noires communiste et anarchiste, apparues respectivement au tournant de 1840 et sous la Deuxième République, dénoncent non seulement le cléricalisme de Robespierre mais aussi son manque d’ambition sociale. A la différence de la légende noire communiste, la légende noire anarchiste reprend l’image du tyran et critique le rôle de Robespierre dans la Terreur. Enfin, la légende noire libérale-républicaine apparue à partir du milieu du XIXe siècle s’inscrit dans le prolongement de la légende noire libérale tout en étant influencée par les légendes noires communiste et anarchiste et fait de Robespierre un tyran politique et clérical dont elle souligne le peu d’intérêt pour les questions économiques.