Rois et royauté en Ibérie du Caucase, entre monde romain et monde iranien, de l’époque hellénistique au début du Ve siècle de notre ère
Auteur / Autrice : | Nicolas Preud'homme |
Direction : | Giusto Traina |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisation de l'Antiquité |
Date : | Soutenance le 07/12/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Coltelloni-Trannoy |
Examinateurs / Examinatrices : Samra Azarnouche, Françoise Briquel-Chatonnet, Bernard Coulie | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christian-Georges Schwentzel, Stephen H. Rapp |
Résumé
Apparu entre le IIIe et le début du Ier siècle avant notre ère, un pouvoir royal établi à Armazi-Mc’xet’a exerça jusqu’au VIe siècle de notre ère un rôle pivot dans l’histoire de l’ancienne Caucasie, à la charnière de l’Empire romain, de l’Iran et des terres sarmates. Le pays où s’exerçait leur pouvoir, l’Ibérie, amalgamait divers peuples et communautés autour du cours moyen du fleuve Koura, au débouché de la passe du Darial. Composant avec les rivalités dynastiques, le morcellement ethnique, la pluralité des langues et la diversité des cultures, les rois d’Ibérie firent preuve d’une remarquable capacité d’adaptation pour assurer leur emprise territoriale, affirmer leur légitimité et trouver une place de choix dans les réseaux d’alliances transnationaux. Le système politique ibère établit une relation d’équilibre entre l’aristocratie et la cour à travers une diarchie associant le roi et son pitiaxe. Entrée dans l’orbite de Rome après l’invasion de Pompée en 65 avant notre ère, la royauté ibère construisit durant trois siècles un partenariat avec les dirigeants romains qui n’était cependant pas exempt d’ambivalence. Les années 260 de notre ère marquèrent un tournant capital dans l’évolution du pouvoir royal ibère, lorsque l’emprise grandissante des Sassanides instigua un changement dynastique au profit des Mihranides. Dans un contexte d’effervescence spirituelle mettant en concurrence divers courants religieux, les rois ibères décidèrent progressivement de confessionnaliser leur pouvoir. Au début du Ve siècle, l’invention d’une première forme officielle d’écriture géorgienne illustra ce nouveau consensus politique et religieux voulu par une royauté devenue chrétienne.