Thèse soutenue

La couleur de la plage. Géographies de l’exclusion socio-raciale sur les sables de Rio de Janeiro

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Auteur / Autrice : Claire Brisson
Direction : Louis Dupont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie politique, culturelle et historique
Date : Soutenance le 15/11/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Fournet-Guérin
Examinateurs / Examinatrices : Francine Barthe-Deloizy, Serge Weber
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Prost, Emmanuel Jaurand

Résumé

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Inscrite dans le champ de la géographie sociale et critique, cette thèse porte sur la marginalisation et l’exclusion socio-raciale sur les plages de la zone Sud de Rio de Janeiro dans une perspective intersectionnelle. Cette marginalisation doit autant à l’attention accrue des aménageurs et des planificateurs urbains pour les espaces publics de prestige qu’au souci des riverains pour leur cadre de vie, à leurs pratiques et appropriations individuelles qui sont aussi vectrices de mise à l’écart. À rebours du mythe de plages cariocas démocratiques, incarnation spatiale de la « démocratie raciale », je montre comment s’élaborent des imaginaires de corps légitimes, in place, et des stéréotypes de corps illégitimes, out of place, largement médiatisés par la diffusion de discours sécuritaires, consacrant à terme une ségrégation sur les plages. Ces stéréotypes sont spatialement construits : ils s’appuient sur les lignes de division sociales, économiques, raciales héritées de la période coloniale qui traversent la ville, opposant notamment zone Nord et zone Sud, et sur les imaginaires puissants qu’elles alimentent. Resserrant l’étude sur la jeunesse masculine noire originaire de quartiers défavorisés de Rio de Janeiro, je cherche enfin à comprendre quelles sont les appropriations possibles pour ceux les plus touchés par le stigmate et le sens conféré à la place occupée. Privilégiant une approche par les individus et le quotidien, ma recherche repose sur une méthode qualitative de type ethnographique mêlant entretiens compréhensifs, observation directe et participation observante, combinée à l’expérimentation d’une méthodologie de cartes sensibles auprès de ces enquêtés.