Thèse soutenue

Écrire « sans conséquence » ? Stratégies d’écriture et ambiguïtés de la figure d’auteur dans l’œuvre de Casanova (1752-1798)

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Auteur / Autrice : Raphaëlle Brin
Direction : Jacques Berchtold
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 13/03/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Lotterie
Examinateurs / Examinatrices : Érik Leborgne, Yannick Séité, Michel Delon, Jean-Christophe Igalens
Rapporteurs / Rapporteuses : Érik Leborgne, Yannick Séité

Résumé

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L’invention du mythe casanovien se fonde sur l’occultation de l’écrivain : elle entre en contradiction avec une ambition poursuivie pendant plusieurs décennies par le Vénitien, à la faveur d’une œuvre polygraphique. Dans un siècle où la condition des « gens de lettres » subit des transformations cruciales, Casanova échappe pour l’essentiel aux instances de légitimation. L’échec de la reconnaissance n’est pas étranger aux contradictions dont il investit la figure de l’écrivain. Cette étude interroge plus spécifiquement son rapport à la notion d’auteur, envisagée sous les deux pôles de l’auctorialité et de l’autorité. Entre « refus des conséquences » et « inconséquence », l’auteur s’élabore sous sa plume comme une instance labile et fuyante. Nous nous sommes intéressée aux logiques permettant de rendre compte de cette instabilité. Les habitudes de lecteur de Casanova comme ses pratiques d’écriture révèlent en outre un écrivain travaillé par une conception stratégique de la littérature. Nous avons cherché à explorer ces stratégies d’écriture et à en mesurer les effets dans le corpus philosophique et autobiographique. À sa manière, depuis la marge, Casanova est un miroir des paradoxes et des ambiguïtés de son temps : son œuvre offre un point de vue singulier sur l’évolution des sensibilités et des esthétiques, ainsi que sur les bouleversements qui affectent, au cours du siècle, le statut des écrivains, leurs relations avec les autorités ou avec le public.