Thèse soutenue

Effets iatrogènes à long terme de la radiothérapie dans l’enfance : prédiction de risque et dépistage

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Auteur / Autrice : Charlotte Demoor Goldschmidt
Direction : Florent de VathaireStéphane Supiot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Supiot, Jacqueline Clavel, Philip Poortmans, Lorna Zaletel, Leatitia Padovani, Nathalie Pelletier-Fleury, Jean-louis Habrand
Rapporteurs / Rapporteuses : Jacqueline Clavel, Philip Poortmans

Résumé

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Contexte : De nos jours, la survie à 5 ans des enfants atteints d’un cancer dépasse les 80% en France, ce qui correspond à plus de 50 000 adultes guéris d’un cancer pédiatrique, mais la prévalence des complications à long terme dépasse 60% après un suivi de 30 ans. Dans cette thèse, nous nous sommes intéressés à deux problème de santé distincts : l’un grave et mortel, qui est le risque de cancer secondaire du sein – l’autre, morbide, altérant la qualité de vie et multifactoriel, qui est le risque d’une petite taille à l’âge adulte. Méthodes : L’approche fut différente, essentiellement descriptive avec une analyse de terrain, puis interventionnelle avec la mise en place d’un programme national de dépistage dans une population ciblée pour le cancer du sein secondaire – et analytique avec élaboration d’un modèle de prédiction du risque pour le risque d’une petite taille à l’âge adulte. La population étudiée fut en majeure partie celle de la cohorte française FCCSS, qui sont des adultes guéris d’un cancer pédiatrique solide et traités avant 2000, à laquelle se sont associés quelques centres pour la partie sur le cancer du sein.Résultats : Peu de femmes guéries d’un cancer dans l’enfance et dont le traitement comportait entre autres de la radiothérapie bénéficiaient d’un dépistage (21,2% et 15,4% avec des examens radiologiques). Une proportion importante de carcinomes infiltrants étaient agressifs avec 29% de tumeurs triple négatives. Sur un plan interventionnel, le programme DeNaCaPST a débuté il y a 18 mois et a été confronté au problème du suivi, et de la transition de ces adultes guéris. Concernant le risque de petite taille adulte, nous avons pu préciser que de faibles doses de radiothérapie reçues par l’hypophyse étaient un facteur de risque significatif, que ce risque augmentait avec la dose, qu’un grand champ sur la colonne était également un paramètre important. Etre petit et être jeune au diagnostic du cancer pédiatrique étaient deux facteurs de risque supplémentaires. Par ailleurs, nous avons découvert l’impact de deux molécules de chimiothérapie de la famille des alkylants : le busulfan et la lomustine. Conclusion : Les cancers du sein secondaires rappellent ceux survenant chez les femmes ayant une mutation constitutionnelle BRCA (âge de survenue, incidence cumulée à 50 ans, agressivité des cancers, taux de bilatéralité), ce qui a justifié l’élaboration d’un programme national, inspiré de celui pour les femmes à haut risque du fait d’une mutation génétique pour que « à risque égale, un dépistage égal ». Le réseau de prise en charge nécessaire se met progressivement en place, nécessitant plusieurs amendements au programme. Concernant le risque de petite taille à l’âge adulte, d’autres études sont nécessaires pour confirmer nos découvertes.