Thèse soutenue

Etude structurale et fonctionnelle de la glycoprotéine des Rhabdovirus

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Auteur / Autrice : Laura Belot
Direction : Yves Gaudin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Laboratoire : Institut de biologie intégrative de la cellule (Gif-Sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Philippe Minard
Examinateurs / Examinatrices : Yves Gaudin, Philippe Minard, Denis Gerlier, Pierre-Yves Lozach, Marie-Christine Vaney
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Gerlier, Pierre-Yves Lozach

Résumé

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Les Rhabdovirus sont des virus enveloppés à ARN simple brin de polarité négative. Ils possèdent une unique protéine transmembranaire à leur surface, la glycoprotéine G. G est impliquée dans les étapes précoces du cycle viral. G lie dans un premier temps un récepteur cellulaire, menant à l’endocytose du virus. Ensuite, G orchestre la fusion membranaire entre les membranes virale et endosomale. Cette fusion membranaire permet la libération du génome viral dans le cytoplasme de la cellule infectée.Le récepteur des lipoprotéines de basse densité (LDLR) est le récepteur principal du VSV. L’ectodomaine du LDLR est composé d’un grand site de liaison au ligand constitué de domaines riches en cystéines (CR1 à CR7).Afin de comprendre les bases moléculaires de l’interaction entre G et son récepteur, nous avons réalisé des tests de fixation de G aux différents domaines CR du LDLR. Cela a révélé que seuls les domaines CR2 et CR3 pouvaient lier G. Lorsque CR2 et CR3 sont incubés avec VSV dans l’inoculum, ils protègent les cellules de l’infection par VSV. Nous avons cristallisé G en complexe avec chacun de ces domaines CR. Les structures révèlent que le site de liaison de CR2 et de CR3 sur G sont identiques, et que les mêmes résidus sur G sont impliqués dans la liaison des deux domaines CR. Des cellules HAP-1 dans lesquelles le gène codant pour le LDLR a été invalidé, sont toujours sensibles à l’infection par VSV. Ceci confirme que VSV peut utiliser d’autres récepteurs que le LDLR pour entrer dans les cellules. Cependant la mutation des résidus de G qui sont clefs dans l’interaction avec les domaines CR du LDLR abolissent l’infectiosité de VSV aussi bien dans les cellules de mammifères que dans les cellules d’insectes. Ceci indique que les seuls récepteurs de VSV dans ces cellules sont des membres de la famille du LDLR et que VSV G a spécifiquement évolué pour interagir avec leur domaines CR. Par ailleurs nous avons montré que les G dont les résidus clef pour l’interaction avec les domaines CR sont mutés, ont conservé leur activité de fusion. Ces travaux montrent que les activités de reconnaissance du récepteur et de fusion de G peuvent être découplées. Ceci ouvre la possibilité de développer des glycoprotéines dérivées de G au tropisme modifié.Chez les Rhabdovirus, G est la seule cible des anticorps neutralisants. A ce jour il n’existe aucune structure de G de Rhabdovirus en complexe avec un anticorps. L’anticorps 8G5F11 neutralise plusieurs génotypes du genre Vésiculovirus dont VSV. Nous avons montré que les FAB 8G5F11 empêchent l’infection des cellules par VSV Indiana d’une part et qu’ils reconnaissent la forme pré- et post-fusion de VSV G avec une stœchiométrie G : FAB de 1 : 1 d’autre part. Nous avons mis au point les conditions d’observation du complexe G-FAB en cryo-microscopie électronique, ce qui permet d’envisager à terme une résolution de la structure du complexe G-FAB.Enfin, nous avons débuté une étude visant à caractériser les glycoprotéines d’autres Rhabdovirus du genre Lyssavirus. Pour cela, nous avons produit et purifié les ectodomaines de G du virus de la rage (RABV), du virus Mokola (MOKV) et du virus de la chauve-souris ouest-caucasienne (WCBV). Ces G ont été caractérisées par microscopie électronique à différents pH. Les mesures effectuées sur G à pH 8 sont compatibles avec celles attendues pour un monomère de G pré-fusion. A pH 6, les ectodomaines observés pourraient correspondre à un intermédiaire monomérique allongé apparaissant tardivement lors de la transition structurale. Ces résultats pourraient être prochainement validés par l’obtention de la structure cristallographique de l’ectodomaine de G MOKV.