Recomposition de l’ordre disciplinaire et analyse des faits économiques : le cas de la VIe Section et de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Auteur / Autrice : | Serge Benest |
Direction : | Philippe Fontaine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 05/03/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Saclay (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure Paris-Saclay (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1912-....) |
Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; Cachan, Val-de-Marne) | |
Jury : | Président / Présidente : Richard Aréna |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Wieviorka, Antoinette Baujard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Marciano, Loïc Charles |
Mots clés
Résumé
Ce travail explique les transformations de la division du travail intellectuel dans les sciences sociales à travers l’étude des faits économiques au sein de l’EHESS et de son ancêtre la VIe Section.Créée grâce au soutien de la fondation Rockefeller en 1947, la VIe Section entend répondre aux importants besoins d’expertise économique issus de la reconstruction d’après-guerre. Les « économistes réalistes » y revendiquent alors une approche pluraliste des faits économiques selon laquelle l’étude des structures de l’économie s’appuie sur des méthodologies issues d’autres sciences sociales.Rapidement, cependant, cette approche est considérée par les mécènes de la section comme trop académique et les tentatives de rapprochement avec les pouvoirs politique et économique échouent au milieu des années 1950. En outre, la refonte de l’agenda scientifique de la VIe Section autour du programme d’étude des aires culturelles, grâce au soutien de la fondation Rockefeller dans le contexte de guerre froide culturelle, favorise d’autres approches des faits économiques, en particulier celles de l’histoire économique et de l’anthropologie économique. Dès lors, la discipline économique marque le pas dans la section : seuls 6 économistes sont élus parmi les plus de 150 directeurs d’études qui le sont entre 1958 et 1972.Au milieu des années 1970, la nouvelle direction de l’institution assure le renouveau de la discipline économique autour de la modélisation. Cette approche, tournée vers des critères de validation scientifique internationaux, éloigne de facto les économistes des autres chercheurs en sciences sociales.