Thèse soutenue

Etude moléculaire et anatomique du copépode épipélagique Oithona nana (Copepoda; Cyclopoida)

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Auteur / Autrice : Kevin Sugier
Direction : Patrick WinckerMohammed-Amin MadouiJean-Louis Jamet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 12/12/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génomique métabolique (Evry, Essonne ; 2000-....) - Structure et évolution des génomes / SEG
établissement opérateur d'inscription : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Abdelghani Sghir
Examinateurs / Examinatrices : Céline Boulangé-Lecomte, Christine Coustau, Richard Cordaux, Élodie Fleury
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Boulangé-Lecomte, Christine Coustau

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Les copépodes sont les animaux les plus abondant sur Terre et jouent un rôle essentiel dans le réseau trophique et les cycles biogéochimiques marins. Dans l'océan épipélagique, le genre Oithona est considéré comme le plus abondants et l’un des plus répandus. Malgré leur importance écologique, peu de données moléculaires et anatomiques sont disponibles pour les copépodes en général et plus particulièrement pour Oithona. Nous avons adapté un protocole permettant d'observer les systèmes digestif et reproducteur d'Oithona, mais également de déterminer, pour la première fois, la distribution de la chitine au sein de ces systèmes. Nous avons construit le génome et les transcriptomes aux différents stades de développement d’Oithona nanaAprès analyse comparative avec les autres génomes de copépodes disponibles, nous observons une explosion d’occurrence du domaine protéique Lin12 Notch Reapeat (LNR) dans le génome de O. nana. À l'aide des données métagénomiques de Tara et de DISCOSNP ++, un outil permettant de détecter les variants sans génome de référence, nous avons identifié la structure de la population d'O. nana en Méditerranée, et également détecté les loci sous sélection naturelle. Parmi eux, 5 étaient des gènes codant pour des protéines contenant des domaines LNR (appelé LDPG) dont 3 mutations directement au sein de domaines LNR.Un système ZW de détermination sexuelle est prédit chez O. nana. Une série temporelle de quinze ans dans la petite rade de Toulon a montré un sex-ratio biaisé en faveur des femelles (rapport hommes / femmes <0,15 ± 0,11), mettant en évidence une mortalité plus élevée chez les mâles. Cela peut s'expliquer par le « paradoxe du mâle » : les mâles doivent alterner entre les phases d'alimentation (immobile) et de recherche de partenaire d’accouplement (mobile). Comme la base moléculaire de ce phénomène est inconnue, nous avons effectué une analyse d'expression différentielle. Vingt-quatre pourcent de l’ensemble des LDPGs sont sur-exprimés chez les mâles. Le mâle a également montré un enrichissement en transcrits impliqués dans la protéolyse, la formation de nouveaux axones et dendrites, l'assemblage et le fonctionnement de la synapse ainsi que la conversion d'acides aminés en glutamate, un neurotransmetteur excitateur. De plus, plusieurs gènes, spécifiquement régulés négativement chez le males, sont impliqués dans l'augmentation de la prise alimentaire et de la digestion. La formation de complexes de LDP a été détectée par la technique du double hybride, avec des interactions impliquant des protéases, des protéines de la matrice extracellulaire et des protéines associées à la neurogenèse.L’ensemble de ces résultats semble montré que, chez le mâle O. nana, la recherche prolongée de partenaires serait possible grâce à une autolyse modulée par les LDPs qui libèrent des acides aminés, permettant leur conversion en glutamate et ainsi permet le développement du système nerveux. Cet effet délétère renforce l’hypothèse, à l’échelle moléculaire, d’un comportement sacrificiel chez le mâle O. nana; et constitue le premier cas de comportement suicidaire chez un animal itéropare.