Thèse soutenue

Une autobiographie au cœur de l’entrepreneuriat rap : imaginaire, monde et style
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Auteur / Autrice : Médine Zidani
Direction : Jean-Luc Moriceau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mines-Télécom-Business School. Laboratoire en Innovation, Technologies, Economie et Management (Evry, Essonne)
établissement opérateur d'inscription : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Denis
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Luc Moriceau, Jean-Philippe Denis, Olivier Germain, Amaury Grimand, Alexandra Bidet, Jean-Philippe Bouilloud
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Germain, Amaury Grimand

Résumé

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L'entrepreneuriat rap définit-il une forme spécifique d'entrepreneuriat ? Non pas qu'il ne soit pas saisie d'opportunité, actualisation de traits, moyen d'avoir un emploi ou d'entreprendre soi. Mais il y a dans l'entrepreneuriat rap un imaginaire, des codes et pratiques, un sens à la pratique entrepreneuriale qui constitue une forme propre. Un récit autobiographique et de l'observation participante permettent de décrire de l'intérieur l'expérience d'être entrepreneur dans le rap, d'en comprendre le milieu, les épreuves, les manières, les valeurs. Nous suivons plusieurs tentatives entrepreneuriales et notamment la sortie d'un projet artistique.Entreprendre demande un long apprentissage du milieu, des manières d'être et le maintien notamment d'une street credibility. Pour que ces codes et manières prennent sens, nous nous tournons vers Castoriadis (1975), car il y a une imaginaire instituant particulièrement prégnant et partagé, celui de la naissance de la culture hip hop. Nous voyons ainsi l'importance de l'imaginaire dans l'entrepreneuriat, ce qui nous invite à réfléchir sur quel imaginaire instituant s'érige la société entrepreneuriale qui nous est prédite. Pourtant il serait réducteur de tout interpréter à l'aune d'un passé. Ce que le récit du terrain donne à penser est que l'entrepreneuriat rap apporte un style, une forme d'existence à laquelle les acteurs tiennent et s'y tiennent. Pensé comme un style, au sens fort que lui attribue Macé (2016), il définit un mode d'existence propre et qui est à comprendre et à prendre soin pour lui-même. Il est une distinction, définissant une manière d'être, digne et aimable. Il est aussi un chemin de formation, d'individuation. Il est une forme de vie, autrement dit un agencement de traits, la sédimentation d'une idée, d'une éthique, et imprègne de ce fait les relations à soi et au monde, une idée de la vie bonne (Ferrarese et Laugier, 2018).Ce que montre l'entrepreneuriat rap est que l'entrepreneuriat est une manière de vivre, un mode d'existence, un style auquel on tient parce qu'il permet de vivre dans une culture, selon une façon et des valeurs que l'on désire. L'entrepreneuriat fait partie de la culture hip hop et prend son sens à l'intérieur de cet univers. Aujourd'hui, la technologie numérique casse les codes et les manières. De nouvelles pratiques entrepreneuriales s'instituent à partir de l'imaginaire hip hop. Elles semblent de moins en moins spécifiques au secteur hip hop. Je me bats pour défendre mon style. D'autres préféreront regarder de nouvelles manières s'instaurer, mais seront-elles encore hip hop ? Donneront-elles encore l'envie d'y consacrer le tout de sa vie ?