Thèse soutenue

Adaptation génétique des bactéries methylotrophes à la production industrielle des composés chimiques

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Auteur / Autrice : Sophia Belkhelfa
Direction : Marcel Salanoubat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 12/03/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Structure et dynamique des systèmes vivants (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Génomique métabolique (Evry, Essonne ; 2000-....)
établissement opérateur d'inscription : Université d'Évry-Val-d'Essonne (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Matthieu Jules
Examinateurs / Examinatrices : Volker Döring, Rodrigo Ledesma Amaro, Denis Thibaut
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Bringel, Olivier Tenaillon

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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Ce projet a pour objectif l'amélioration de souches châssis méthylotrophes capables de convertir le méthanol fourni comme source de carbone et d'énergie en biomasse et, à terme, en composés chimiques dans les conditions de production industrielle. Le méthanol est une alternative aux glucides en tant que matière première pour les fermentations industrielles, car son utilisation n'entre pas en concurrence avec les denrées alimentaires et il peut être produit par réduction chimique du CO2.Une condition préalable à la production efficace à grande échelle de composés d'intérêt est la stabilité de la souche méthylotrophe productrice dans des concentrations élevées de méthanol. À cette fin, deux souches méthylotrophes apparentées, Methylobacterium extorquens AM1 et TK 0001, qui croissent de façon optimale avec 1% de méthanol, ont été adaptées en culture continue à la prolifération en présence de concentrations de méthanol allant jusqu'à 10%. Ces adaptations ont été réalisées à l'aide des automates de culture GM3, qui permettent de maintenir des populations de microorganismes en croissance à long terme dans des conditions contrôlées.Les courbes de croissance enregistrées pour des isolats issus de populations évoluées ont montré une prolifération accrue en présence de 5 % de méthanol en comparaison avec les cellules non évoluées. Les isolats croissent de façon comparable mais non identique, ce qui suggère une hétérogénéité des cellules adaptées dans une même population.Le séquençage génomique de clones isolés à différentes étapes de l'évolution en concentration croissante de méthanol a révélé des profils mutationnels variés. En revanche, le gène metY codant pour la O-acétyl-L-homosérine sulfhydrylase est muté dans tous les isolats. L'enzyme codée catalyse une réaction secondaire en présence de méthanol produisant la méthoxinine, analogue de la méthionine, connue pour sa toxicité par son incorporation dans les protéines. Les résultats des tests enzymatiques réalisés sur les protéines MetY mutées montrent une perte de fonction presque complète avec le méthanol ainsi qu'avec les substrats naturels, suggérant la participation de MetY dans la toxicité du méthanol.Une analyse transcriptomique a été entreprise afin d'étudier l'expression génique de la souche évoluée G4105 de M. extorquens TK 0001 en réponse à une exposition brève ou prolongée à une concentration élevée de méthanol en comparaison avec la réponse de la souche sauvage. Les gènes impliqués dans la division cellulaire, la structure des ribosomes et des flagelles, la stabilité des protéines et l'absorption du fer montrent une différence d'expression entre les deux souches.Les variantes de M. extorquens TK 0001 adaptées à une concentration élevée de méthanol produisent plus de biomasse à partir de méthanol que les cellules de type sauvage. On peut supposer qu'un composé synthétisé via une voie dérivant du métabolisme central par des cellules adaptées pourrait être produit à partir de méthanol avec un rendement supérieur à celui atteint par des cellules de type sauvage. La production de D-lactate a été testée dans les souches sauvage et évoluée sur-exprimant la lactate déshydrogénase endogène. Les cellules évoluées produisent plus de lactate que la souche contrôle, confirmant ainsi l'intérêt de cette adaptation au méthanol.