Thèse soutenue

Légèreté pensive et énergie romanesque : Italo Calvino, Iris Murdoch et Raymond Queneau

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Auteur / Autrice : Barbara Servant
Direction : Emmanuel Bouju
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 30/11/2019
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre d'Etudes des Langues et Littératures Anciennes et Modernes / CELLAM
Jury : Président / Présidente : Véronique Gély
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Bazantay, Camille Fort, Christelle Reggiani
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Gély, Christine Baron

Résumé

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La « légèreté pensive » est une expression employée par Italo Calvino dans l’une de ses conférences des Lezioni americane pour définir un principe fondamental de l’écriture. Distinguée des notions de divertissement et de frivolité, selon l'auteur la légèreté pensive n’est en aucun cas passive, mais au contraire active, dense, et concise. Surtout, elle est indissociable d’une capacité à mettre le regard en mouvement et doit ainsi permettre de traduire le réel dans toute sa complexité et son énergie. Cette thèse propose alors d’étudier la façon dont la légèreté contribue chez Calvino ainsi que deux écrivains majeurs de la littérature européenne du siècle dernier – Raymond Queneau et Iris Murdoch – au projet commun de faire du roman une encyclopédie « ouverte » qui se caractérise par un engagement éthique : dire le monde sans l’enfermer sous une grille de lecture univoque ou dans un égo narcissique. À la fois essayistes et romanciers, ces trois auteurs n’ont de cesse de théoriser leur propre pratique tout en cherchant à maintenir vis-à-vis de celle-ci une distance critique. La légèreté pensive induit alors ce que l’on pourrait appeler une « énergie romanesque ». Définie comme une force en acte, l’énergie caractérise ici l’intensité du texte, sa vitalité, et la capacité du roman à appréhender et à faire appréhender au lecteur différemment le monde. Ainsi couplées, « légèreté pensive » et « énergie romanesque » permettent d’éclairer la facture des œuvres tout en soulevant des enjeux tout à la fois poétiques et philosophiques.