Le cancer chez l’enfant : du phénomène corporel à sa subjectivation
Auteur / Autrice : | Jeremie Mallet |
Direction : | Patrick Martin-Mattéra |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 01/02/2019 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Abelhauser |
Examinateurs / Examinatrices : Caroline Doucet, Danièle Brun | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Dolorès Albarracin, Sidi Askofaré |
Mots clés
Résumé
Lorsque la pathologie cancéreuse touche l’enfant, figure sacrée du XXIe siècle, c’est aussi le poids de représentations culturelles formant un discours social anxiogène qui pèse sur lui. Tantôt figure de victime, tantôt figure de héros, l’enfant malade est en réalité, le plus souvent, objet sous l’emprise de l’Autre qui s’exerce par la maladie en elle-même mais aussi par l’angoisse parentale bien légitime, ainsi que la fonction médicale et la mise en œuvre de moyens thérapeutiques nécessaires pour obtenir la guérison. Portant une attention particulière à la singularité du discours des enfants rencontrés en oncologie pédiatrique (situés entre 4 et 9 ans), et plus précisément, au processus psychique à l’œuvre dans la symbolisation et dans l’élaboration de leurs théories personnelles, subjectives autour de la maladie, nous soutenons que cette construction d’un sens, qui opère comme une tentative de guérison psychique à partir d’une effraction du réel, définit aussi une implication du sujet dans la maladie, lui permettant ainsi de ne pas rester dans cette position d’objet. De même, lorsque ces enfants manifestent un symptôme qui fait énigme ou qu’ils éprouvent le besoin d’élucider une question, notamment dans l’après-coup des traitements intensifs, comme une sorte de point de réel qui vient fissurer ce qui a pu s’édifier comme sens autour de la maladie, nous posons alors l’hypothèse d’une modification possible de cette position subjective par le travail analytique autour de ce sens qui peut se faire et se défaire grâce à l’équivoque du signifiant, la métaphore et la métonymie, dans la perspective de définir un nouveau mode d’existence, marqué par l’expérience de la maladie, plutôt qu’empêché par celle-ci.