Epidemiologie des cancers des voies aéro-digestives supérieures aux Antilles françaises : facteurs de risque comportementaux, viraux et environnementaux
Auteur / Autrice : | Aviane Auguste |
Direction : | Danièle Luce |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Épidémiologie, analyse des risques, recherche clinique |
Date : | Soutenance le 02/12/2019 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | ComuE : Université Bretagne Loire (2016-2019) |
Laboratoire : Institut de recherche en santé environnement et travail -- Rennes |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'objectif était d'évaluer le rôle de différents facteurs de risque dans la survenue des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) aux Antilles françaises. Dans un premier temps, nous avons utilisé les données d'une enquête transversale sur la santé pour décrire la prévalence du tabagisme, de la consommation d'alcool et de l'obésité, et mis en évidence des disparités sociales. Nous avons ensuite analysé les données d'une étude cas-témoins menée en Martinique et en Guadeloupe entre 2013 et 2016, comprenant 145 cas de cancers des VADS et 405 témoins. Une prévalence élevée d'infection orale par le papillomavirus (HPV) a été mise en évidence, avec une distribution par génotype spécifique, en particulier une faible fréquence d’HPV16. L’infection orale aux HPV à haut risque (Hr-HPV) était associée à une augmentation significative du risque de cancer des VADS. Les consommations de tabac et d'alcool augmentaient fortement le risque de cancer des VADS, avec un effet combiné synergique. Un faible indice de masse corporelle (IMC), des antécédents familiaux de cancer des VADS, et plusieurs activités professionnelles étaient également associés à un risque accru. L’utilisation du préservatif diminuait le risque, indépendamment de l’infection à Hr-HPV. Chez les femmes, un âge précoce aux premières règles était associé à une diminution du risque. Les consommations de thé, de café, de fruits et de légumes n'étaient pas associées au cancer des VADS. Dans la population, la majorité des cas de cancers des VADS étaient attribuables au tabagisme (62,5 %) et à l'alcool (55,4 %). Environ 14 % des cas étaient attribuables à l’infection orale à Hr-HPV, 11 % à un faible IMC, 27 % à la profession et 7 % aux antécédents familiaux. Étant donné l’impact prépondérant des facteurs modifiables, de nombreuses opportunités de prévention des cancers des VADS se présentent dans cette population.