Hétérogénéité spatiale et fonctionnelle de la surface du sol et son influence sur la production du niébé dans les exploitations familiales au Niger
Auteur / Autrice : | Bachirou Seyni bodo |
Direction : | Gilles Fronteau, Jean-Marie Karimou Ambouta |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du sol |
Date : | Soutenance le 18/09/2019 |
Etablissement(s) : | Reims en cotutelle avec Université Abdou Moumouni |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Agriculture, alimentation, biologie, environnement, santé (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe d'Etude sur les Géomatériaux et ENvironnements Anthropisés (GEGENA) - UR 3795 (Reims, Marne) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Gilles Fronteau, Jean-Marie Karimou Ambouta, Yadji Guéro, Christian Walter, Oumarou Malam Issa, Xavier Morvan, Béatrice Marin |
Rapporteur / Rapporteuse : Yadji Guéro, Christian Walter |
Mots clés
Résumé
L’hétérogénéité est une caractéristique majeure de la surface du sol dans la zone sahélienne. Ce travail a été réalisé dans deux régions sahéliennes du Niger (Tillabéri et Maradi) présentant des conditions agro-écologiques, pédoclimatiques et socio-économiques différentes vis-à-vis de la culture du niébé. Son objectif est de comprendre l’influence de l’hétérogénéité spatiale et fonctionnelle de la surface du sol sur la production du niébé.Notre approche méthodologique s’appuie sur des enquêtes semi-directives auprès des producteurs de niébé, la cartographie et la caractérisation de propriétés physico-chimiques des entités homogènes de surface (EHS), ainsi que le suivi des propriétés hydrodynamiques et des paramètres de rendements de niébé au cours de deux saisons culturales.Les données collectées ont permis de rassembler les connaissances locales sur l’hétérogénéité de la surface du sol, la hiérarchisation des EHS selon leurs potentiels productifs et leurs niveaux de fertilité. Les formes d’hétérogénéité de surface identifiées dans le cadre de cette étude sont celles liées aux modifications des états de surface, notamment la formation des croûtes de surface, les changements dans la microtopographie et le couvert végétal. Elles regroupent les EHS liées aux croûtes d’érosion (ERO), aux croûtes de décantation (DEC), aux croûtes de dépôts éoliens autour de Guiera senegalensis (EOL-GS), aux croûtes structurales associées au houppier de Faidherbia albida (ST-FA), aux croûtes structurales associées aux fourmilières (ST-F), aux croûtes structurales (ST-SN), aux croûtes de décantation sur alluvion (DEC-AL), aux croûtes de décantation sur alluvion et sous le houppier de Faidherbia albida (DEC-AL-FA). La nature et l’occupation spatiale de ces EHS au sein des parcelles varient selon la région et la nature des sols. Les EHS les plus représentées sont liées aux croûtes structurales sur les sols ferrugineux tropicaux dans la région de Tillabéri et aux croûtes de décantation sur les sols alluviaux dans la région de Maradi. Les valeurs les plus élevées en carbone, azote, phosphore, bases échangeables et capacité d’échanges cationique ont été mesurées sur les entités homogènes de surface de types DEC sur sols ferrugineux tropicaux et DEC-AL-FA sur sols alluviaux. Les valeurs les plus faibles ont été obtenues sur les EHS ST-SN et ERO. Les valeurs de capacités de rétention en eau et de réserve en eau utile les plus élevées ont été enregistrées sur les EHS DEC. Les plus fortes valeurs de conductivité hydraulique à saturation (Ks) ont été mesurées sur les EHS EOL-GS (64,4 mm h-1) et les plus faibles sur les EHS DEC (2,7 mm h-1) et ERO (5,3 mm.h-1). Ces valeurs décroissent en fonction du cumul de pluie reçu après sarclage et selon les dynamiques d’évolution des croûtes à la surface des différentes EHS au cours de 2 saisons culturales. La nodulation et les rendements en fanes et en grains des variétés de niébé sont plus importants sur ST-FA sur les sites de Tillabéri et sur ST-F sur les sites de Maradi. Les EHS ERO et ST-SN ont été identifiées comme étant des entités à contraintes, c’est-à-dire des entités avec le taux de nodulations et des rendements en fanes et en grains les plus faibles. L’application de la fumure organique sur ces surfaces à contraintes se traduit par l’amélioration de leurs propriétés physico-chimiques et hydriques, doublée d’une hausse significative de la nodulation et des rendements en fanes et en grains. Les rendements en fanes et en grains obtenus sur les entités à contraintes fumées sont supérieurs à ceux des entités non fumées. Ils dépassent largement ceux obtenus en milieu paysan au Niger qui varient entre 120 et 400 kg/ha selon les variétés.Les résultats de cette étude pourront permettre une meilleure prise en compte de l’hétérogénéité de surface du sol dans la recherche des solutions pour optimiser la production du niébé sur les sols sahéliens avec de fortes hétérogénéités de surface.