La création d’un royaume eutopique arthurien au XIIe siècle : géographies mythiques et itinéraires arthuriens pour un monde idéal
Auteur / Autrice : | Flore Verdon |
Direction : | Karin Ueltschi-Courchinoux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures françaises |
Date : | Soutenance le 07/10/2019 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : (CRIMEL) Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Modèles Esthétiques et Littéraires |
Jury : | Président / Présidente : Denis Hüe |
Examinateurs / Examinatrices : Karin Ueltschi-Courchinoux, Martin Aurell, Christine Ferlampin-Acher, Françoise Laurent, Véronique Beaulande-Barraud, Philippe Walter | |
Rapporteur / Rapporteuse : Martin Aurell |
Mots clés
Résumé
Ce travail analyse le rôle fondamental du royaume arthurien dans le récit breton du XIIe siècle. Ce lieu soulève des problématiques relatives aux fonctions de la souveraineté et tend vers la définition d’un idéal qu’on appellera « eutopique ».L’étude repose sur l’hypothèse de l’existence de deux « domaines » arthuriens qui donnent aux textes leur polarité fondamentale : le domaine courtois d’une part, qui se caractérise par une emprise masculine, celle d’Arthur, et le domaine merveilleux qui est davantage marqué par des figures féminines, souvent féeriques. Ce dernier domaine figure un envers symbolique du domaine d’origine du héros dont le parcours met en lumière une tension dialectique féconde. En effet, l’aventure le conduit du domaine courtois au domaine merveilleux, pour le ramener à la fin à la cour d’Arthur. Or ce retour ne signifie pas une régression au point de départ, mais implique au contraire la définition d’un nouvel espace, à la fois concret et idéal, à la tête duquel le héros, désormais investi de la fonction royale, règnera en assurant le bien-être de sa communauté. Ce troisième lieu est donc distinct du domaine courtois originel et en propose une variante régénérée. Le nouveau royaume qui émerge à l’issue de l’aventure chevaleresque peut ainsi être appelé « eutopique ». C’est le lieu de la construction d’un idéal humble, assurant la satisfaction des besoins humains les plus simples : l’abondance alimentaire, et de manière générale la réparation de toutes les « mauvaises coutumes » que le roi fatigué a laissé s’installer. Il se situe donc aussi aux antipodes d’idéaux plus abstraits pour poser cette aspiration simple d’une vie à mesure humaine.