Étude des mécanismes d’assemblage du fuseau et de la fidélité mitotique dans les cellules souches neuronales du cerveau en développement
Auteur / Autrice : | Diana Vargas Hurtado |
Direction : | Renata Basto |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire |
Date : | Soutenance le 25/09/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Mécanismes moléculaires du développement de la glande mammaire - Biologie Cellulaire et Cancer |
établissement opérateur d'inscription : Institut Curie (Paris ; 1978-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Emilie Terret |
Examinateurs / Examinatrices : Renata Basto, Marie-Emilie Terret, Juliette Godin, Alex Bird, Fiona Francis, Andreas Merdes, Julien Dumont | |
Rapporteur / Rapporteuse : Juliette Godin, Alex Bird |
Mots clés
Résumé
Le cerveau de mammifère est particulièrement vulnérable au dysfonctionnement des centrosomes et du fuseau mitotique. En effet, la mutation de gènes codant pour des protéines régulant la fonction de ces structures sont la cause génétique principale de la Microcéphalie Humaine Primaire Récessive (MCPH), une pathologie du neuro-développement où la taille du cerveau mais pas celle du corps est affectée de manière drastique. La perte des progéniteurs neuronaux apicaux, aussi appelés cellules de la glie radiaire, durant le processus de neurogenèse est à l’origine de la microcéphalie. L’équipe a précédemment montré que la présence de centrosomes surnuméraires conduisait à des erreurs mitotiques et à la perte par apoptose des cellules progénitrices. Elle a aussi mis en évidence que les erreurs mitotiques et la mort cellulaire qui en résulte étaient plus fréquentes aux stades précoces que tardifs du neuro-développement. Les mécanismes sous-jacents à cette vulnérabilité précoce des progéniteurs neuronaux mitotiques restent inconnus. Afin d’identifier ces mécanismes, j’ai caractérisé pendant ma thèse l’assemblage du fuseau mitotique durant le développement normal du cerveau de souris. De manière surprenante, j’ai observé des changements de la morphologie des fuseaux entre les stades précoces et tardifs de la neurogenèse. Aux stades précoces de la neurogenèse, les fuseaux interagissent avec le cortex de la cellule par l’intermédiaire des microtubules (MTs) astraux, au dépend de la densité des microtubules du fuseau. Aux stades plus tardifs de la neurogenèse, la densité de la population des MTs astraux décline, au profit de la densité des MTs du fuseau. De plus, j’ai identifié la protéine TPX2, un facteur impliqué dans la nucléation, la stabilisation et la fasciculation des MTs, comme un déterminant clé de la robustesse du fuseau et de la fidélité mitotique aux stades tardifs de la neurogenèse. En effet, en diminuant expérimentalement l’interaction de TPX2 avec les MTs du fuseau mitotique aux stades tardifs de la neurogenèse, j’ai montré que cette interaction était suffisante pour convertir la morphologie du « fuseau tardif » en « fuseau précoce » et pour augmenter la fréquence des erreurs d’alignement et de ségrégation des chromosomes. Ainsi, mes données ont révélé des modifications inattendues des mécanismes utilisés par les progéniteurs neuronaux pour assembler un fuseau mitotique bipolaire durant la neurogenèse, avec un impact révélé sur leur capacité à ségréger correctement les chromosomes. Mes travaux ont ainsi permis de proposer que durant la neurogenèse chez les mammifères, toutes les cellules progénitrices n’étaient pas équivalentes dans leur capacité à ségréger les chromosomes. Ils ont aussi apporté de nouveaux éléments mécanistiques concernant la vulnérabilité particulière du cerveau embryonnaire aux mutations des composants du centrosome et/ou du fuseau mitotique dans le contexte de la microcéphalie.