Thèse soutenue

Mécanismes dissipatifs lors du décollement d'adhésifs sensibles à la pression haute performance (foam PSA) dans l’automobile

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Auteur / Autrice : Antoine Fleury
Direction : Matteo CiccottiÉtienne Barthel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physico-chimie
Date : Soutenance le 04/09/2019
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Physique et chimie des matériaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences et ingénierie de la matière molle (Paris ; 1997-....) - Sciences et Ingénierie de la Matière Molle / SIMM
établissement opérateur d'inscription : Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (1882-....)
Jury : Président / Présidente : Véronique Lazarus
Examinateurs / Examinatrices : Matteo Ciccotti, Étienne Barthel, Véronique Lazarus, Valérie Nassiet, Christophe Derail, Cyprien Gay
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Nassiet, Christophe Derail

Résumé

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Cette thèse a porté sur l'étude des mécanismes dissipatifs se développant dans les adhésifs sensibles à la pression haute performance (appelés foam PSA). Ces adhésifs sont à la base des nouvelles techniques d'assemblage dans le secteur automobile. Leur bon fonctionnement dépend de leur capacité à dissiper de l'énergie lorsqu'ils sont soumis à de fortes déformations. Ces fortes déformations sont permises grâce à leur caractère mou. La littérature sur les problématiques d'adhésion ou, plus récemment, sur la mécanique de la fracture des matériaux mous a jeté les fondements de l'étude de ce genre de matériau. Néanmoins, les précédents travaux se sont toujours concentrés sur l'étude de matériaux fins et non chargés. Dans la thèse ici présentée, l'accent est mis sur un type d'adhésifs au moins 10 fois plus épais et chargé à l'aide de sphères de verre creuses de diamètres allant de 10 à 100µm. C'est en particulier cette structure qui confère au foam PSA de nouveaux types de mécanismes dissipatifs. Ces derniers permettent d'atteindre des niveaux d'adhérence rarement atteints avec des adhésifs conventionnels. D'une manière générale, ces mécanismes dissipatifs apparaissent à trois niveaux pendant le décollement. Pour les faibles adhérences, l'ensemble de la dissipation se fait par un décollement des microsphères de la matrice en volume dans un espace proche de l'interface entre l'adhésif et le substrat. Ces décollements engendrent un phénomène de fibrillation qui reste confiné dans une région de taille restreinte proche de l'interface. Ensuite, lorsque l'adhérence augmente, tout le volume de l'adhésif se déforme. Cette déformation entraine le décollement des sphères avec la matrice en volume. Ces décohésions volumiques génèrent des cavités (phénomène de cavitation) qui peu à peu déconfine l'adhésif. Ce dernier perd alors son caractère de continuum. Durant la croissance de de ces cavités en volume, on observe à l'échelle micrométrique l'occurrence d'instabilités permettant de minimiser l'énergie de déformation. Une fois le matériau déconfiné, l'adhésif s'oriente suivant une direction privilégiée. Cette orientation se fait en adoptant une structure fibrillaire à l'échelle millimétrique. Un modèle semble bien expliquer ce procédé où chacune de ces fibrilles est soumise à un chargement de type traction uniaxiale. Ainsi, la dissipation d'énergie est conduite par la rhéologie non-linéaire de ces fibrilles en extension. Le paramètre pertinent à prendre en considération dans le pilotage de cette dissipation est alors le taux de déformation. Ce lien sous-entendu entre forme de la zone dissipative et niveau d'adhérence a enfin été expliqué quantitativement.