Louis Massignon et la mystique musulmane : analyse historiographique, méthodologique et réflexive d’une contribution à l’islamologie
Auteur / Autrice : | Florence Ollivry |
Direction : | Pierre Lory, Patrice Brodeur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des religions et anthropologie religieuse |
Date : | Soutenance le 03/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Christian Jambet |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Lory, Patrice Brodeur, Christian Jambet, Denis Gril, Damien Janos | |
Rapporteur / Rapporteuse : Denis Gril, Damien Janos |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Née d’un questionnement épistémologique sur la manière dont les concepts véhiculés par la recherche découpent le réel et sur la place de la subjectivité en sciences des religions, cette thèse analyse la vision de la mystique musulmane selon Louis Massignon (1883-1962). Elle met en lumière la posture herméneutique de ce chercheur qui, après avoir démontré l’origine qur’anique du soufisme, fait de la figure d’al-Mansûr b. Hallâj (m. 309/922), le paradigme de la sainteté en islâm. L’analyse montre que sa vision de la réalité étudiée est tributaire de sa propre spiritualité : il perçoit la mystique authentique comme une voie d’ascèse, de purification par la souffrance. Au cœur de l’union mystique, le mystique devient le témoin de Dieu. A cette voie, il oppose celle d’Ibn 'Arabî (m. 638/1240) et perçoit l’influence du néoplatonisme comme une altération de la pureté ascétique primitive. La voie la plus pure est une mystique de l’annihilation (fanâ') au sein de laquelle l’être humain serait indigne d’endosser les attributs divins et de connaître l’état de subsistance (baqâ'). Sa quête, mue par des questionnements existentiels, illustre la difficile conciliation entre la quête du vrai et la quête de la Vérité. Cette étude montre combien la subjectivité du ou de la chercheur.e sert la recherche et l’entrave à la fois. Elle suggère, afin de construire les conditions du comprendre qu’il importe de prendre conscience de la particularité de sa posture herméneutique, d’énoncer son intention, d’interroger ses catégories conceptuelles, de maintenir une distance critique à son sujet, de réfléchir sur sa pratique, afin que la subjectivité ne déforme pas le réel, mais l’éclaire et le révèle.