Pouvons-nous faire des prières dans notre propre langue ? La transmission des pratiques religieuses tibétaines Bon en Occident
Auteur / Autrice : | Mara Lisa Arizaga |
Direction : | Charles Ramble, Karénina Kollmar-Paulenz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire des religions et anthropologie religieuse |
Date : | Soutenance le 04/10/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Université de Berne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (Paris ; 2006-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Andrea Rota |
Examinateurs / Examinatrices : Charles Ramble, Karénina Kollmar-Paulenz, Andrea Rota, Fabienne Jagou | |
Rapporteur / Rapporteuse : J. F. Marc Des Jardins, Adeline Herrou |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a pour but de réaliser un examen approfondi de la religion Yungdrung Bon (ci-après dénommée ''Bon'') à la lumière de la globalisation. Elle explore les dynamiques en cours dans la transmission et la réception du Bon en Occident, en offrant un nouveau point de vue sur l'expansion des traditions religieuses tibétaines en Occident, ainsi qu’un panorama de l'histoire moderne du Bon. Afin de mieux appréhender la spécificité du Bon contemporain en Occident, il faut d'abord prendre du recul et examiner l'histoire de l'expansion de Bon en l'Occident, ainsi que le contexte dans lequel cette propagation s'est produite. Pour cela, la thèse retracera le processus par lequel Bon s'est globalisé en examinant sa transmission dans les sociétés occidentales, les principaux acteurs qui ont facilité cette transmission, et la manière dont les Occidentaux eux-mêmes le reçoivent et l'adaptent. De nombreuses informations ont été recueillies lors d'entretiens, qui ont ensuite été analysés de manière qualitative par le biais d’une méthode de théorisation ancrée afin d’en tirer les thèmes principaux. La recherche a porté en particulier sur Shenten Dargye Ling, le principal centre Bon en Occident, situé à Blou, en France, où l'on peut régulièrement observer par quelles manières le ''Bon moderne'' s’adapte à la fois à des adeptes définissant le Bon comme une tradition ''scientifique'' et ''non-spirituelle'' et à des dévots ne négligeant pas nécessairement les pratiques magiques, rituelles et dévotionnelles en tant que ''bagage culturel'', preuves que les significations des symboles, des pratiques et des interprétations religieuses ne sont pas rigides, mais fluides et multiples. Shenten est analysé non seulement comme un espace déterritorialisé, mais aussi comme un lieu tibétain/occidental reterritorialisé, dans lequel le Bon est implanté dans un nouveau milieu géographique, social et culturel, suivant un processus de transplantation qui entraîne des adaptations et des transformations multiples, certains éléments comme la pratique Dzogchen ou la méditation étant mieux retenus que d'autres. Le Bon, dans sa dimension globale, opère dans un contexte où les forces qui créent des changements dans la tradition coexistent avec d'autres forces qui permettent la préservation de la tradition, parfois en tension, parfois en parallèle. Cette thèse explore donc les processus d'expansion, d'adaptation et d'intégration d'une religion particulière comme conséquence de et en relation avec la mondialisation.