Un catholicisme d’ouverture : les mouvements catholiques d’éducation populaire et leurs membres musulmans en France (années 1960 - années 2010)
Auteur / Autrice : | Myriam Filippi |
Direction : | Dominique Avon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 03/07/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Denis Pelletier |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Avon, Denis Pelletier, Céline Béraud, Jocelyne Cesari, Claire de Galembert, Haoues Seniguer | |
Rapporteur / Rapporteuse : Céline Béraud, Jocelyne Cesari |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
C'est à partir des années 1960, dans un contexte de croissance de la population immigrée en France et de réception par les catholiques du concile Vatican II, que s'est faite la rencontre entre des mouvements catholiques d'éducation populaire (la JOC-F, l'ACE et les Unités Soleil des Guides de France) et des jeunes issus de l'immigration maghrébine et turque, souvent par l'intermédiaire de prêtres, religieux et religieuses spécialisés dans l'apostolat en milieu populaire. Très vite, les responsables des mouvements, imprégnés par le tiers-mondisme chrétien, affirment leur souci de respecter ces jeunes dans leur culture immigrée et dans leur religion spécifique, en s'appuyant sur les conseils de spécialistes catholiques de l'islam. Certains de ces jeunes musulmans prennent des responsabilités et affirment l'importance de cet engagement dans leur vie d'un point de vue politique mais aussi religieux. Ils témoignent ainsi être devenus « meilleurs musulmans », tout en ayant conscience de l'originalité de leur foi par rapport à celle de leurs parents, du fait d'un phénomène de mimétisme spirituel qui accentue une tendance à l'individualisation du rapport au religieux constatée à partir des années 1980 chez la majorité des jeunes musulmans de leur génération. Dans les années 1980, cette présence de jeunes musulmans est à l'origine de questionnements à l'ACE et à la JOC-F, mouvements qui tendent à réaffirmer leur projet apostolique dans le contexte du pontificat de Jean-Paul II. Les débats, parfois conflictuels, portent principalement sur les temps spirituels entre musulmans et sur la prise de responsabilités par des musulmans. Ils s'estompent dans les années 1990, à un moment où le nombre des jeunes musulmans « rejoints » par l'ACE et la JOC-F décline. À partir des années 1990, c'est aux Scouts de France puis aux Scouts et Guides de France que les musulmans sont les plus nombreux, grâce à la mise en place de propositions spécifiques à destination des jeunes de milieux défavorisés. Dans ces mouvements, la présence de jeunes musulmans est alors analysée et valorisée en termes de dialogue interreligieux, dans un contexte de croissance des initiatives interreligieuses en France.