Thèse soutenue

Dérégulations de la mort cellulaire dans les rhabdomyosarcomes : étude du rôle du transporteur mitochondrial ANT1

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Auteur / Autrice : Jonathan Vial
Direction : Marie Castets
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Oncologie : pharmacologie et thérapeutique
Date : Soutenance le 17/04/2019
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Laboratoire : Infections virales et pathologie comparée (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Caroline Moyret-Lalle
Examinateurs / Examinatrices : Marie Castets, Caroline Moyret-Lalle, Vincent Gache, Françoise Redini, Laurent Bartholin, Jean-Yves Blay
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Gache, Françoise Redini

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le rhabdomyosarcome (RMS) est la forme la plus fréquente de sarcome des tissus mous chez l'enfant. On distingue 2 sous-types principaux: ERMS (embryonnaire) et ARMS (alvéolaire). Les traitements actuels sont basés sur la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie. Le taux de survie à 5 ans reste de 70% depuis 2000, malgré plusieurs essais cliniques. Il est donc essentiel de pouvoir mieux comprendre leurs bases moléculaires pour pouvoir dans l’avenir mieux les soigner. Mon projet de thèse s’est inscrit dans cette perspective, en cherchant à mieux définir les mécanismes à l’origine de la résistance à la mort cellulaire dans ces cancers. Les cellules tumorales de RMS proviennent de précurseurs du lignage musculaire. Au cours de la myogenèse, la différenciation des myoblastes primitifs en myotubes nécessite un « switch » métabolique pour répondre à la demande énergétique accrue associée à la contraction musculaire. Ce processus est notamment soutenu par l'expression de gènes impliqués dans la phosphorylation oxydative, tels que SLC25A4. Ce gène code pour une protéine mitochondriale nommée ANT1, qui présente une dualité fonctionnelle. En effet, elle intervient à la fois dans la régulation du métabolisme énergétique en régulant l’export d'ATP de la mitochondrie vers le cytosol, mais également dans l’induction de la mort cellulaire en participant à l’ouverture du pore de transition de perméabilité (mPTP) conduisant à la libération du cytochrome c en conditions de stress. Par analyse bioinformatique de bases de données transcriptomiques, nous avons observé que l’expression de SLC25A4 est diminuée dans les RMS. Afin d’étudier le rôle causal de cette altération dans la survenue de RMS, des modèles cellulaires de RMS génétiquement modifiés permettant la surexpression ou l’invalidation d’ANT1 de manière inductible ont été établis. A l’aide de ces modèles, nous avons montré que la perte d’ANT1 favorise un « switch » métabolique dans les cellules tumorales de RMS et/ou diminue la sensibilité à des stress de type chimiothérapie, selon le contexte cellulaire. Réciproquement, sa réexpression sensibilise les cellules à ces traitements in vitro, et suffit à freiner la croissance tumorale in vivo. Ces résultats indiquent que la perte d’ANT1 peut constituer un nouveau mécanisme oncogénique dans les cellules tumorales, et favoriser notamment la résistance aux chimiothérapies.