Histoire des Albigeois (deuxième moitié du XVe siècle) : édition critique et étude de langue
Auteur / Autrice : | Andrea Tondi |
Direction : | Fabio Zinelli, Maria Luisa Meneghetti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire, langue, littérature françaises et romanes |
Date : | Soutenance le 05/04/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec Università degli studi (Sienne, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Gilda Caiti-Russo |
Examinateurs / Examinatrices : Fabio Zinelli, Maria Luisa Meneghetti, Gilda Caiti-Russo, Luciano Formisano, Giuseppe Noto | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilda Caiti-Russo, Luciano Formisano |
Résumé
L’Histoire des Albigeois, mieux connue sous le nom de mise en prose de la Chanson de la croisade contre les Albigeois, est une œuvre dont la critique littéraire s’est très peu occupée. Le texte, dans sa Rédaction 1 (précédemment Rédaction L), cœur de ce travail, a été transmis par trois témoins qui ont été rédigés entre le XVIe et le XVIIe siècle: P (Paris, Bibliothèque Nationale de France, fr. 4975), C (Carpentras, Bibliothèque Municipale Inguimbertine, 1829) qui présente une lacune textuelle que l'on retrouve aussi dans P, et, enfin, T (Toulouse, Bibliothèque Municipale de Toulouse, ms. 608), l’unique témoin complet ; en outre, on connaît aussi une Rédaction 2, transmise par le manuscrit Me, conservé dans le château de Merville : cette rédaction a fait l’objet d’une étude par Dirk Hoekstra en 1998. La Rédaction1, à son tour, contient deux sous-rédactions : la première est la dite Rédaction 1 Longue (ms. P, C) ; la deuxième, c'est-à-dire la Rédaction 1 Brève (T), qui est un dérivé de la première. Celle-ci abrège considérablement le texte en prose, en faisant tomber particulièrement les répétitions superflues (sujets, adjectifs etc.), sans éliminer aucun des éléments nécessaires au bon déroulement du récit. La langue de l’Histoire est l’occitan écrit du XVe siècle, qui présente des influences latines et françaises. Si d’un côté la région de provenance du texte est le Languedoc oriental, plus précisément une zone comprise entre la partie Est du Toulousain, le Quercy, le Rouergue, l’Albigeois et une partie de l’Hérault, le texte présente aussi des traces externes à ce périmètre, renvoyant à la région alpine proche du Piémont, mais aussi à la péninsule ibérique. L’influence linguistique du latin, la référence dans l’incipit au Codex Iuris Civilis, la circulation de la prose dans le milieu des juristes du Parlement de Toulouse (on en trouve des indices dans les notes de possession des manuscrits), l’intention informative qui prévaut sur l’intention littéraire à travers le style adopté : il s’agit là d’une série d’indices qui nous conduit à considérer l’Histoire des Albigeois comme un livre d’histoire, écrit par son auteur anonyme pour ses contemporains à une époque désormais éloignée des faits, un livre dans lequel l’avis sur les protagonistes des événements (croisés, alliés du Midi, clergé) est impartial et ne fait exception que pour Folquet de Marseille, à l’époque évêque de Toulouse et l’ennemi juré des cathares, représenté de manière extrêmement négative.