Thèse soutenue

Genre, Institutions et Politique
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Auteur / Autrice : Quentin Lippmann
Direction : Claudia Senik
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Analyse et politique économiques
Date : Soutenance le 22/05/2019
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Paris-Jourdan Sciences Économiques (2005-....)
Jury : Président / Présidente : Dominique Meurs
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Meurs, Quoc Anh Do, Anne Solaz, Romain Wacziarg, Ekaterina Zhuravskaya

Résumé

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Cette thèse vise à étudier le lien entre institutions, genre et politique. Elle cherche à répondre à trois questions: les institutions peuvent-elles défaire les normes de genre ? Les institutions seraient-elles plus égalitaires si elles étaient dirigées par des femmes ? Pourquoi les femmes sont-elles absentes des positions de pouvoir ? Le premier chapitre de cette thèse vise à étudier le rôle des institutions dans la création des normes de genre. La norme étudiée est celle selon laquelle une femme doit gagner moins que son mari. En utilisant, la division de l'Allemagne comme une expérience naturelle, nous montrons que les institutions égalitaires est-allemandes ont défait le genre. Après la réunification, une femme est-allemande peut gagner plus que son mari sans augmenter son nombre d'heures de travail domestique, risquer de divorcer ou de se retirer du marché du travail. A l'opposé, en Allemagne de l'Ouest, ces comportements sont toujours observables.Le deuxième chapitre étudie si les institutions seraient plus égalitaires avec des femmes à leur tête. En particulier, nous cherchons à déterminer si les femmes politiciennes ont les mêmes priorités que leurs collègues masculins. Le contexte étudié est celui du Parlement Français durant la période 2001-2017. En combinant des méthodes d'analyse de texte avec des variations exogènes dans le sexe des politiciens, ce chapitre montre que, relativement à leurs collègues masculins, les femmes politiciennes à l'Assemblée Nationale défendent plus les intérêts des femmes dans la population. Le thème où les différences sexuées d'activité parlementaire sont les plus marquées est précisément celui de l'égalité femmes-hommes, suivi des thématiques liées à l'enfance et à la santé. Les hommes sont plus actifs sur les thématiques militaires. Nous montrons que ces différences proviennent de l'intérêt individuel des législateurs. Enfin, nous répliquons ces résultats au Sénat en exploitant l'introduction d'une réforme qui a imposé la parité.Le troisième chapitre s'intéresse aux raisons derrière la sous-représentation des femmes dans les positions de pouvoir. Il cherche à déterminer si dans un contexte où les politiciens sont majoritairement des hommes, la "prime aux sortants" lors d'élections réduit le nombre de femmes élues. Le contexte étudié est celui des municipalités de moins de 1000 habitants en France. Nous montrons que contrairement à ce qu'on peut s'attendre, lorsque les politiciens ne sont pas éligibles à leur réélection, la part de femmes élus n'augmente pas. C'est parce qu'il est plus difficile pour une femme de remplacer une femme que de remplacer un homme.