Le corps ascétique
Auteur / Autrice : | Manhua Li |
Direction : | Marc Crépon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 20/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pays germaniques, transferts culturels (Paris) |
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Perrine Simon-Nahum |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Crépon, Perrine Simon-Nahum, Claude-François Jullien, Arnaud François | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude-François Jullien, Arnaud François |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre thèse propose d’analyser, de décrire et de traduire le « corps » comme lieu de pratique ascétique. En repartant de la Généalogie de la morale de Nietzsche, nous réévaluons les moments de rupture pendant le cours de l’histoire de l’ascétisme à l’intérieur ainsi qu’en « dehors » de la tradition européenne. En particulier, les deux notions de l’ascétisme qui ne dénient pas le corps – « l’impassibilité » et « le jeûne du cœur » – dans les pensées de Mencius et de Zhuangzi constituent la première rupture dans l’histoire de la philosophie chinoise. À partir de ces ruptures historiques, nous démontrons que la question du « dehors » – c’est-à-dire celle de l’extériorité de la philosophie chinoise par rapport à la philosophie européenne – est un défi méthodologique pour l’approche généalogique. Ainsi, nous allons plus loin, en désignant le corps comme lieu de pratique ascétique ; en ce sens, l’ascèse s’avère une forme de culture de soi ou un processus d’accumulation de la force qui a lieu dans le corps. À partir de cette notion du corps ascétique, nous entreprenons une expérience (Versuch) généalogique pour explorer les dimensions esthétique, éthique et politique du corps dans les textes nietzschéens, foucaldiens ainsi que des textes chinois que nous retraduisons. Enfin, nous concluons que le corps ascétique implique à la fois une attitude critique envers soi-même et un art de vivre ensemble.