Thèse soutenue

La monnaie et la puissance : les relations politiques et monétaires entre les Etats-Unis et la France,1965-1973
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Auteur / Autrice : Wenfei Wang
Direction : Laure Quennouëlle-CorreChaowu Dai
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 20/05/2019
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE) en cotutelle avec East China normal university (Shanghai)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches historiques (Paris)
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : 勇安 张
Examinateurs / Examinatrices : Laure Quennouëlle-Corre, Chaowu Dai, 勇安 张, Olivier Feiertag, Laurent Warlouzet, Zikui Liu
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Feiertag

Mots clés

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Résumé

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À partir d’archives financières et politiques inédites, collectées en France et aux États-Unis, cette thèse analyse l’évolution du système monétaire international et la façon dont il est affecté par le déficit de la balance des paiements des États-Unis. Elle tente d’évaluer l’efficacité des mesures prises par les États-Unis pour maintenir la valeur du dollar américain et réformer le système de Bretton Woods de 1965 à 1973. Le déséquilibre des comptes extérieurs étant directement lié à ses dépenses militaires à l'étranger, le gouvernement américain ne souhaite pas se désengager dans le contexte de la guerre froide. Bien au contraire, il compte davantage déployer ses forces militaires en Europe, en particulier en Allemagne de l'Ouest. Ainsi, la monnaie et la force militaire ont étroitement collaboré au cours des années Kennedy, Johnson et surtout Nixon. Les Américains ont essayé d’établir un lien politique entre le commerce, la monnaie et la défense, dans le but de faire participer le prestige du président à une solution efficace à tous les problèmes majeurs. L’initiative de « l’Année de l’Europe » visait donc à appliquer le concept de « lien » à des questions spécifiques. Le projet de réforme du système de Bretton Woods proposé par Washington, dès le milieu des années 1960, a cependant été contesté par Paris. Notre analyse met l'accent sur la manière dont les décideurs politiques français et les techniciens financiers ont évalué les défauts du système de Bretton Woods, la politique monétaire internationale américaine et les contre-mesures préconisées. Entre autres, la proposition de l'unité de réserve collective, la convertibilité du dollars en or, l'indifférence face aux DTS et le refus d’élargir les bandes de taux de change. Cette thèse explore le rôle d’opposition joué par les gouvernements de de Gaulle et de Pompidou dans le domaine monétaire. Elle montre comment les problèmes monétaires renforcent les enjeux politiques, militaires et politiques. Bien que les différences concernant les questions monétaires et l’alliance de l’OTAN aient existé, le dialogue entre les États-Unis et la France n’ont jamais été rompu. La continuité des négociations garantissait un échange de vues tout en maintenant la cohérence, y compris face à des situations d'urgence telles que la crise de mai 1968 en France et l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. La thèse examine également comment l’alliance américano-française, ou plus largement l’alliance américano-européenne s’est développée pendant la période de transition de la guerre froide. La conclusion souligne une forme de politisation des questions monétaires et constituent un instrument incontournable dans la conduite de négociations. Mais face aux dangers qui menaçaient la survie du monde occidental, les États-Unis et la France se coordonneraient en sacrifiant certains de leurs intérêts actuels pour maintenir l’équilibre de l’alliance.