Thèse soutenue

Apprentissage de représentations de la parole à partir du signal brut

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Auteur / Autrice : Neil Zeghidour
Direction : Emmanuel DupouxNicolas Usunier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Apprentissage automatique
Date : Soutenance le 13/03/2019
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (1985-....)
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure (Paris ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Vincent
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Dupoux, Nicolas Usunier, Emmanuel Vincent, Tara N. Sainath, Gabriel Synnaeve, Stéphane Mallat
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Vincent, Tara N. Sainath

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Bien que les réseaux de neurones soient à présent utilisés dans la quasi-totalité des composants d’un système de reconnaissance de la parole, du modèle acoustique au modèle de langue, l’entrée de ces systèmes reste une représentation analytique et fixée de la parole dans le domaine temps-fréquence, telle que les mel-filterbanks. Cela se distingue de la vision par ordinateur, un domaine où les réseaux de neurones prennent en entrée les pixels bruts. Les mel-filterbanks sont le produit d’une connaissance précieuse et documentée du système auditif humain, ainsi que du traitement du signal, et sont utilisées dans les systèmes de reconnaissance de la parole les plus en pointe, systèmes qui rivalisent désormais avec les humains dans certaines conditions. Cependant, les mel-filterbanks, comme toute représentation fixée, sont fondamentalement limitées par le fait qu’elles ne soient pas affinées par apprentissage pour la tâche considérée. Nous formulons l’hypothèse qu’apprendre ces représentations de bas niveau de la parole, conjontement avec le modèle, permettrait de faire avancer davantage l’état de l’art. Nous explorons tout d’abord des approches d’apprentissage faiblement supervisé et montrons que nous pouvons entraîner un unique réseau de neurones à séparer l’information phonétique de celle du locuteur à partir de descripteurs spectraux ou du signal brut et que ces représentations se transfèrent à travers les langues. De plus, apprendre à partir du signal brut produit des représentations du locuteur significativement meilleures que celles d’un modèle entraîné sur des mel-filterbanks. Ces résultats encourageants nous mènent par la suite à développer une alternative aux mel-filterbanks qui peut être entraînée à partir des données. Dans la seconde partie de cette thèse, nous proposons les Time-Domain filterbanks, une architecture neuronale légère prenant en entrée la forme d’onde, dont on peut initialiser les poids pour répliquer les mel-filterbanks et qui peut, par la suite, être entraînée par rétro-propagation avec le reste du réseau de neurones. Au cours d’expériences systématiques et approfondies, nous montrons que les Time-Domain filterbanks surclassent systématiquement les melfilterbanks, et peuvent être intégrées dans le premier système de reconnaissance de la parole purement convolutif et entraîné à partir du signal brut, qui constitue actuellement un nouvel état de l’art. Les descripteurs fixes étant également utilisés pour des tâches de classification non-linguistique, pour lesquelles elles sont d’autant moins optimales, nous entraînons un système de détection de dysarthrie à partir du signal brut, qui surclasse significativement un système équivalent entraîné sur des mel-filterbanks ou sur des descripteurs de bas niveau. Enfin, nous concluons cette thèse en expliquant en quoi nos contributions s’inscrivent dans une transition plus large vers des systèmes de compréhension du son qui pourront être appris de bout en bout.