L'il s'agit sous-jacent au donné en phénoménologie. Fondements d'un concept philosophique de liturgie.

The it acts itself underlying the given in phenomenology. Foundations of a philosophical concept of liturgy.

• Auteur / Autrice : Oumar Kanaan
• Direction : Philippe Grosos, Jérôme de Gramont
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance le 29/11/2019
• Etablissement(s) : Poitiers
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités (Poitiers ; 2018-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Métaphysiques allemandes et philosophie pratique (2012-....)
• Partenaire(s) de recherche : faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts
• Jury : Président / Présidente : Jean Leclercq
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Philippe Grosos, Jérôme de Gramont
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Dupuis, François-David Sebbah

Mots clés

Mots clés contrôlés

Événement (philosophie)

Liturgie

Philosophie

Phénoménologie

Mots clés libres

Phénoménologie

Événementialité

Heidegger

Maldiney

Barbaras

Romano

Il s'agit

Liturgie

Phenomenology

Eventuality

Heidegger

Maldiney

Barbaras

Romano

"it acts itself"

Liturgy

Résumé

La place occupée par la dynamique en général dans la description du réel, en tant qu'il est tout ce qui se manifeste, s'est accrue tout au long du développement du projet phénoménologique. Le lexique de la mobilité, du mouvement, du changement ou de l'agir semble de plus en plus incontournable si l'on veut aller au-delà d'une description ontologique de la manifestation. Cette tendance s'est accompagnée de tentatives de cerner l'a priori corrélationnel en le déterminant à partir de l'événementialité et de la chair, qui seraient eux-mêmes les modalités dynamiques de la manifestation. Notre recherche a consisté d'abord en une exploration des aspects dynamiques de la description phénoménologique chez Heidegger, Maldiney, Barbaras ou Romano. Puis, nous avons élaboré une description centrée sur l'agir comme premier relief du réel afin de prolonger les différentes orientations que nous avons décelées chez ces auteurs. En effet, la première désignation du réel a pris pour nous la forme d'un « il s'agit » dont la dynamique élémentaire puis complexifiante a permis d'exprimer et d'articuler dynamiquement les concepts descriptifs classiques de « mouvement », d'« événement », de « chair », de « détermination/indétermination », de « valeur », d'« être », d'« advenir », de « phénomène », d'« apparaître » ou de « présence ». Toutes les prises conceptuelles sur le réel devaient désormais pouvoir se comprendre dans le cadre d'un agir sous-jacent dont les propriétés fondamentales sont données à travers sa forme particulière d'il s'agit. De la dynamique la plus élémentaire de ce dernier à celle multiple et complexe du jeu de l'apparaître et de la présence dans le phénomène, un chemin est tracé comme cadre de l'expérience humaine. Toutefois, la neutralité de ce cadre n'expliquant pas de manière suffisante certains aspects de la manifestation du réel, il est paru opportun de superposer à la dynamique de l'agir un développement ludico-dramatique dont l'articulation élémentaire, dans le cadre d'un deuxième relief, est un il se joue qui nomme le réel en tant que jouer-dramatique. De même, l'insuffisance de ce deuxième relief à rendre compte du caractère apaisant et salvateur de la manifestation nous a conduit à explorer un troisième relief liturgique d'un réel que l'on peut désormais surnommer il sauve. Là, une articulation entre la singularisation et l'absolutisation de ce qui se manifeste a semblé tisser cette trame du réel qu'est la liturgie. Elle permet à la fois d'échapper à l'aplatissement du neutre induit par l'agir et de surmonter l'épreuve de la dissolution dans le chaos qui hante le jouer-dramatique, et c'est en cela que le réel en tant que liturgie est nommément un il sauve.

The place occupied by the dynamic in general in the description of the real, insofar as it is all that is manifested, has increased throughout the development of the phenomenological project. The lexicon of mobility, movement, change or acting seems more and more unavoidable if one wants to go beyond an ontological description of the manifestation. This tendency has been accompanied by attempts to identify the “correlational a priori” by determining it from the eventuality and the flesh, which would themselves be the dynamic modalities of the manifestation. Our research consisted first of all in an exploration of the dynamic aspects of the phenomenological description in Heidegger, Maldiney, Barbaras or Romano. Then, we developed a description centered on acting as the first relief of the real to extend the different orientations that we have identified in these authors. Indeed, the first designation of the real has taken for us the form of a "it acts itself" whose elementary and then complexifying dynamics allowed to express and to articulate dynamically the classic descriptive concepts of "movement", "event", "flesh", "determination / indeterminacy", "value", "being", "becoming", "phenomenon", "appearing" or "presence". All conceptual insights on the real must now be understood in the context of an underlying acting whose fundamental properties are given through its particular form: "it acts itself". From the most elementary dynamics of the latter to the multiple and complex articulation of appearing and presence in the phenomenon, a path is drawn as a frame of human experience. However, since the neutrality of this framework does not sufficiently explain certain aspects of the manifestation of the real, especially symbolic phenomena, it seems appropriate to superimpose on the dynamics of acting a playful-dramatic development whose basic articulation , in the frame of a second relief, is a "it plays itself" that names the real as dramatic-playing. Similarly, the insufficiency of this second relief to account for the realizing, soothing and saving character of the manifestation has led us to explore a third liturgical relief of a real that we can now nickname it saves. There, an articulation between the singularization and the absolutization of what is manifested seemed to weave this web of the real that is the liturgy. It allows both to escape the flattening of the neutral induced by the acting relief and to overcome the test of dissolution in the chaos that haunts the dramatic-playing, and this is why the real as liturgy is an it saves.