Aides à la mobilité et insertion sociale - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Mobility aid and social integration

Aides à la mobilité et insertion sociale

Résumé

Mobility has become an important issue and a major objective of public policies in favour of poor households. Research has largely shown that people who are far away from employment are also far away in a purely spatial way. Often distant from employment areas, with greater financial insecurity, the poorest have greater difficulty in finding employment, getting to their workplaces, accessing public services or local amenities. Some of the literature focused on explaining this spatial segregation; others on showing its negative consequences and the vicious circles in which it locked in poor people; and a third on analysing ways to reduce.This thesis aims to shed specific light on mobility aids provided to disadvantaged households. These aids were developed in France mainly since the 1990s. Although they take various forms, they share the same objective: to promote the spatial mobility of poor households through easier access to individual or public transport. Their implementation is essentially local. There is little litterature that tried to measure the consequences of the development of these aids. This thesis aims to shed particular light on this point. First, we propose a study of the development of these aids since the 1980s and especially the 1990s, based on a national impetus, but with very varied local applications. We seek to measure how these aids have been able to interact both with the national social assistance system and with other local aids. We show that these aids may have contributed to reinforcing the threshold effects and poverty traps that were specific to the RMI mechanism and that led to its replacement by the RSA. We also show the RSA major reform of national social assistance has had an impact on local aid and specifically on transport aids. The second chapter focuses on an aspect forgotten in Chapter 1, that of the non-take-up of social assistance. The originality of our work is to look at a specific aid to transport (the “Forfait Gratuité Transport” in Ile de France) and to study the non-take-up of this aid by integrating a double spatial dimension: first of all, the distance between the beneficiaries and the public transport network, which may explain a lower use. The next issue is the influence of the geographical environment and in particular the networks effects on the knowledge and demand for such assistance. The last two chapters propose experimental evaluations of mobility aids aimed at young people who have left the school system and are neither in training nor in employment (NEETs). For these young people, mobility is central to their professional and social integration. We first evaluate sixteen different actions proposed by different actors to promote mobility. We show a positive but contrasting effect: low intensity aids have less effect than high intensity aids. This observation is largely confirmed in the fourth chapter, which evaluates the experimentation of the “Service Militaire Volontaire”. The selected young people receive general and vocational training as well as driving licence preparation. This extremely intensive system, where young people are supervised by soldiers, gives impressive results in terms of professional integration and, above all, in terms of obtaining a driving licence. For mobility support policies to be effective, both on mobility and integration, we can conclude that it is better to concentrate resources on the most vulnerable
La mobilité est devenue un enjeu important et un objectif majeur des politiques publiques en faveur des ménages pauvres. La recherche a largement montré que les populations les plus éloignées de l’emploi l’étaient également d’un point de vue purement spatial. Souvent éloignées des zones d’emploi, connaissant une plus grande précarité financière, les plus pauvres ont davantage de difficultés à trouver un emploi, se rendre sur leur lieu de travail, accéder aux services publics ou aux aménités locales. Une partie de la littérature s’est attachée à expliquer cette ségrégation spatiale ; une autre à montrer ses conséquences négatives et les cercles vicieux dans lesquels elle enfermait la pauvreté ; une troisième à analyser les moyens de la réduire en désenclavant ces territoires. Cette thèse vise à apporter un éclairage spécifique sur les aides à la mobilité apportées aux ménages défavorisés. Ces aides se sont développées en France essentiellement à partir des années 1990. Bien qu’elles prennent des formes diverses, elles poursuivent le même objectif : favoriser la mobilité spatiale des ménages pauvres, par un accès facilité à un moyen de transport individuel ou collectif. Leur mise en œuvre est essentiellement locale. Il existe peu de travaux qui ont cherché à mesurer les conséquences du développement de ces aides. Cette thèse vise à apporter un éclairage particulier sur ce point. Dans un premier temps, nous proposons une étude du développement de ces aides depuis les années 1980 et surtout 1990, à partir d’une impulsion nationale, mais avec des applications locales très variées. Nous cherchons à mesurer dans quelle mesure ces aides ont pu interagir aussi bien avec le système national d’aide sociale qu’avec les autres aides locales apportées par les différentes collectivités. Nous montrons que ces aides ont pu contribuer à renforcer des effets de seuil et des trappes à pauvreté qui étaient propres au mécanisme du RMI et qui ont amené à son remplacement par le RSA. Nous montrons également que cette réforme majeure de l’aide sociale nationale a impacté en retour les aides locales et spécifiquement les aides au transport. Le second chapitre s’intéresse à un aspect ignoré dans le chapitre 1, celui du non recours aux aides sociales. L’originalité de notre travail est de nous pencher sur une aide spécifique au transport (le Forfait Gratuité Transport en Île de France) et d’étudier le non recours à cette aide en intégrant une double dimension spatiale : il s’agit tout d’abord de la distance entre les bénéficiaires et le réseau de transport en commun, susceptible d’expliquer un moindre recours. Il s’agit ensuite de l’influence de l’environnement géographique et notamment des effets de diffusion sur la connaissance et la demande d’une telle aide. Les deux derniers chapitres proposent des évaluations expérimentales d’aides à la mobilité orientées vers de jeunes décrocheurs ayant quitté le système scolaire et n’étant ni en formation, ni en emploi. Pour ces jeunes, la mobilité est centrale pour espérer une insertion professionnelle et sociale. Nous évaluons d’abord seize actions différentes proposées par différents acteurs pour favoriser la mobilité et montrons un effet positif bien que contrasté ; les aides peu intenses ont moins d’effet que les aides plus intenses. Ce constat est largement confirmé dans le quatrième chapitre qui évalue l’expérimentation du Service Militaire Volontaire. Les jeunes sélectionnés reçoivent une formation générale et professionnelle ainsi qu’une préparation au permis de conduire. Ce dispositif extrêmement intense où les jeunes sont encadrés par des militaires donne des résultats impressionnants en termes d’insertion professionnelle et surtout d’obtention du permis de conduire. Pour que des politiques d’aide à la mobilité soient efficaces, tant sur la mobilité que sur l’insertion, nous pouvons conclure qu’il vaut mieux concentrer les moyens sur les plus fragiles
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Dates et versions

tel-02497000 , version 1 (03-03-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02497000 , version 1

Citer

Denis Anne. Aides à la mobilité et insertion sociale. Economies et finances. Université Paris-Est, 2019. Français. ⟨NNT : 2019PESC2052⟩. ⟨tel-02497000⟩
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