Thèse soutenue

Architecture et communication : construire les valeurs, des auteurs et de leurs œuvres, au XXIe siècle
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Auteur / Autrice : Margaux Darrieus
Direction : Jean-Louis Violeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 10/04/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Architecture, culture et sociétés (Paris)
Jury : Président / Présidente : Caroline Maniaque-Benton
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Violeau, Véronique Biau, Olivier Chadoin, Nathalie Heinich, Soline Nivet
Rapporteurs / Rapporteuses : Véronique Biau, Olivier Chadoin

Mots clés

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Résumé

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Pourquoi ce projet plaît-il plus qu’un autre ? Pourquoi est-il plus diffusé dans les revues spécialisées en architecture que l’immeuble d’à côté ? Et, finalement, pourquoi son architecte est plus connu que son confrère ? Si la clef du succès réside dans la valeur de celui qui en est le récipiendaire, identifier les traits qui distinguent une architecture et son architecte de la masse des projets livrés quotidiennement en France permettrait de comprendre les raisons de leur consécration. Fruit d'une expérience d'objectivitation participante au long court au sein d'une rédaction de revue spécialisée, cette recherche vise à décortiquer la fabrique des valeurs au sein du champ de l'architecture au XXIe siècle.Dans notre société postmoderne, mondialisée et dématérialisée, la concurrence est rude pour les architectes et l’injonction, toujours plus pressante : il faut séduire pour construire et avoir construit pour séduire. Si, en tant que média de communication, l’architecture est au service de la reconnaissance de son maître d’ouvrage, les architectes contemporains ne sont pas en reste. Conscients du potentiel de transmission de leurs réalisations, ils les mobilisent au service de la construction de leur propre image de marque. De même qu'ils investissent le temps de leur conception, la médiation qui les fait advenir, pour y bâtir les images, les représentations et les discours qui serviront leur propre reconnaissance, en tant qu'auteur. Émerge alors, en réponse aux exigences de notre société et sa « culture hégémonique du temps réel* », une architecture icône, à la fois œuvre d’art et objet de culte. Dans cette course à la signature, l’architecture est mobilisée pour façonner la figure d’auteur de son concepteur. Au fond, n’est-elle pas que la pétrification d’un moment de communication ? Basée sur l’hypothèse que c’est avant tout les images qu’ils convoquent, les représentations et les discours qu’ils stimulent, qui légitiment une œuvre – de la conception à la mise en service du bâtiment – et son auteur, à condition de savoir les transmettre, cette recherche propose de dresser un état des lieux fourni des règles du jeu qui influencent aujourd’hui la conception du projet d’architecture. Dans la continuité des études sociologiques menées sur le champ de l’architecture, notamment sur les stratégies d’accès à la commande et les modes de co-conception de l'espace, il s’agit d’esquisser l’idéal-type du jeune architecte contemporain à partir de l’étude du parcours et de la production intellectuelle et bâtie d’architectes distingués au sein de cet univers, notamment les lauréats des Albums des jeunes architectes et paysagistes. Ces réflexions sur les jeunes professionnels s’accompagnent de l’exploration des pratiques d'acteurs qui les accompagnent dans la construction de leur réputation, les rédacteurs des revues d'architecture et ceux, jusque-là peu étudiés car relativement émergents dans le monde de l’architecture : les professionnels de la communication, qui facilitent l’accès à la commande des architectes, à l’influence peu visible mais incontestable et dont il s’agit de dresser le portrait et d’objectiver les comportements.* BAUDRILLARD Jean, NOUVEL Jean, Les objets singuliers, Paris : Arléa, 2013 [1e éd. 2000], p.105