Thèse soutenue

Les politiques linguistiques familiales dans les familles mixtes : études de cas sur la transmission et la non-transmission des langues chinoises dans trois familles franco-chinoises en France

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nanfei Wang
Direction : Joëlle Aden
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 22/11/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des mondes anglophone, germanique et roman (Créteil) - Institut des Mondes Anglophone- Germanique et Roman - EA 3958 / IMAGER
Jury : Président / Présidente : Julien Kilanga
Examinateurs / Examinatrices : Joëlle Aden, Isabelle Léglise, Xiao Lan Curdt-Christiansen
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Léglise, Jean-François Bourdet

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail de thèse s’inscrit dans un courant d’études sociolinguistiques et ethnographiques, dans les champs des politiques linguistiques familiales, de la sociolinguistique de la migration et de la transmission linguistique dans les unions mixtes. Il s’intéresse aux pratiques langagières familiales de trois familles franco-chinoises installées dans l’Ouest de la France. Il vise également à cerner les enjeux des politiques linguistiques familiales tels que les motivations, les planifications et les représentations linguistiques des parents en ce qui concerne la transmission ou la non-transmission des langues chinoises à leurs enfants.Dans les familles mixtes franco-chinoises, quelles sont les spécificités de l’élaboration, de la mise en oeuvre et des ajustements des politiques linguistiques familiales ? Ces politiques linguistiques familiales favorisent-elles ou non la transmission des langues chinoises ? Quels types de facteurs influencent ces politiques linguistiques familiales et comment les catégoriser ? Pour répondre à ces questions, nous avons mené une observation participante avec une dimension longitudinale : nous avons documenté 23 rencontres dans les trois familles entre 2014 et 2016. Ceci nous a permis de collecter un corpus de pratiques langagières spontanées à l’aide des enregistrements sonores d’une trentaine d’heures et des notes de terrain. Parallèlement, nous avons mené une série d’entretiens semi-directifs avec presque tous les membres des familles dans une perspective ethno-sociolinguistique. Nous avons opté pour une analyse interactionnelle et une analyse thématique qui nous ont permis de mettre au jour la notion de transmission linguistique et de discuter la place de l’alternance codique.Nous nous sommes appuyée sur des biographies langagières pour analyser les répertoires langagiers plurilingues des participants qui comprennent le français, l’anglais, le chinois et des langues régionales chinoises. L’analyse des données débouche sur une mise au jour des ressources langagières individuelles et met en relief les politiques linguistiques familiales dans une écologie sociolinguistique (facteurs sociaux, économiques, scolaires), et en prenant en compte les représentations linguistiques et culturelles des parents, ainsi que la loyauté linguistique et la reconnaissance de l’identité d’origine. Les études de cas des familles franco-chinoises révèlent que les effets de la transmission d’une langue minoritaire face à une langue dominante est une question de degrés, qu’il s’agisse de l’oral, de l’écrit, de l’interaction ou de la médiation. Les politiques linguistiques familiales sont multifactorielles et dynamiques, influencées par les facteurs internes comme les parcours personnels des parents et la performance scolaire des enfants et par les facteurs externes communautaires, scolaires, économiques et sociaux.