Polypose naso-sinusienne : rôle des facteurs inflammatoires dans les dysfonctions épithéliales et perspectives thérapeutiques
Auteur / Autrice : | Emilie Bequignon |
Direction : | André Coste, Jean-François Papon, Bruno Louis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pathologie et recherche clinique |
Date : | Soutenance le 13/12/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) - Institut Mondor de Recherche Biomédicale / IMRB |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Maitre |
Examinateurs / Examinatrices : André Coste, Jean-François Papon, Camille Taillé, Michel Justin, Christian Debry, Valérie Gouilleux-Gruart | |
Rapporteur / Rapporteuse : Camille Taillé, Michel Justin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La Polypose nasosinusienne (PNS) est une maladie inflammatoire chronique de la muqueuse du nez et des sinus, fréquente, affectant jusqu'à 4% de la population. La PNS débute généralement vers l’âge de 40 ans et l’association à un asthme est particulièrement fréquente (40% des cas environ) parfois complétée par l’association à une intolérance à l’aspirine et aux AINS [1]. La PNS se manifeste par une obstruction nasale chronique, des troubles de l’odorat et une rhinorrhée chronique invalidante, des éternuements et une pesanteur faciale. Cette maladie inflammatoire avec infiltrat riche en éosinophiles est, à l’instar de l’asthme, caractérisée par un remodelage de l’épithélium nasal constitué de l’association variable d’une métaplasie malpighienne, d’une hyperplasie des cellules à mucus, basales et/ou glandulaire, et d’un épaississement de la membrane basale. Les modifications du tissu conjonctif sont constantes associant fibrose focale, œdème muqueux et néovascularisation [2]. Les différents travaux montrent l’implication importante de l’épithélium dans la physiopathologie de la PNS qui constituerait un modèle de réparation dysrégulée. Normalement après un processus lésionnel, il existe un mécanisme de réparation de l’épithélium: la migration, sur la matrice extracellulaire dénudée, des cellules bordant la zone lésée, puis la prolifération cellulaire, et au bout de quelques jours , l’établissement de la jonctionnalité et de l’étanchéité épithéliale, et enfin un processus de « re »-différenciation [3]. Ce processus de réparation se fait grâce à la sécrétion de facteurs de croissance par les cellules épithéliales lésées et aussi par les cellules du tissu conjonctif sous jacent [3]. Dans la PNS, il existe une incapacité à réparer, l’épithélium ad integrum. Les causes et mécanismes précis de ces altérations de la ''réparation tissulaire'' ne sont pas encore caractérisées.L’épithélium nasal constitue la première ligne de défense des voies aériennes grâce au transport muco-ciliaire qui suppose un épithélium différencié cohésif, notamment au niveau des complexes jonctionnels intercellulaires qui assurent l’imperméabilité de l’épithélium vis à vis des agents extérieurs [3]. Cet épithélium est soumis à des stress de différentes natures à savoir: (i) inflammatoire à cause des facteurs libérés en grande quantité dans la PNS, (ii) mécanique à cause des contraintes de cisaillement générées par les perturbations de l’écoulement aérien nasal liées au volume des polypes, mais aussi (iii) microbiologiques et chimiques à cause de agents aérocontaminants ou infectieux. L’ensemble de ces agressions vont avoir des conséquences notamment biomécaniques qui pourraient participer à l’autoentretien local de l’inflammation et au développement des polypes : (i) à l'échelle de l’organe (modification des résistances et/ou de la compliance nasales) (ii) à l’échelle cellulaire et tissulaire (propriétés du cytosquelette, interactions cellulaires au sein de l’épithélium, capacités de migration et de différenciation, fonction d’épuration muco-ciliaire) et (iii) sous-jacentes à l’échelle moléculaire (caractéristiques du mucus, altérations des moteurs ciliaires, activations signalétiques pro-inflammatoires)[4].