Thèse soutenue

Calcul infini dans l'aléatoire algorithmique et les mathématiques à rebours

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Paul-Elliot Anglès d'Auriac
Direction : Pierre ValarcherBenoît Monin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Logique mathématique
Date : Soutenance le 22/11/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mathématiques, Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'algorithmique, complexité et logique (Créteil) - Laboratoire d'Algorithmique Complexité et Logique / LACL
Jury : Président / Présidente : Serge Grigorieff
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Valarcher, Benoît Monin, Noam Greenberg, Merlin Carl, Julien Cervelle, Ludovic Patey, Brigitte Vallée
Rapporteurs / Rapporteuses : Noam Greenberg, Merlin Carl

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse se concentre sur l'apport du calcul en temps infini à la logique mathématique. Le calcul en temps infini est une variante de la traditionnelle définition du calcul comme suite finie d'étapes, chaque étape étant définie à partir des précédentes, et aboutissant à un état final. Dans le cas de cette thèse, nous considérons le cas où le nombre d'étapes n'est pas forcément fini, mais peut continuer le long des ordinaux, une extension des entiers. Il existe plusieurs manières d'implémenter cette idée, nous en utilisons trois : la calculabilité d'ordre supérieur, les machines de Turing à temps infini et l'α-récursion.Une part de ce travail concerne les mathématiques à rebours, et plus particulièrement le théorème de Hindman. Les mathématiques à rebours sont un programme mathématique consistant en l'étude des théorèmes et axiomes mathématiques du point de vue de leur "puissance", et établissant une hiérarchie sur celle-ci. En particulier la détermination des briques de bases, aussi appelées axiomes, qui sont nécessaires dans une preuve est centrale. Nous étudions au travers de ce prisme le théorème de Hindman, un théorème combinatoire de la théorie de Ramsey qui dit que pour tout partitionnement des entiers en un nombre fini d'ensembles, appelés couleurs, il doit exister une ensemble infini S d'entiers dont toute les sommes d'éléments issus de S ont la même couleur. Dans cette thèse, nous progressons dans la résolution de la question du système d'axiomes minimal pour prouver ce théorème, en montrant que l'existence d'objets combinatoires intermédiaires est prouvable dans un système d'axiome faible.La réduction de Weihrauch est une méthode récente de comparaison de puissance de théorème, qui les considère comme des problèmes à résoudre, puis compare leur difficulté. Cette réduction a été moins étudiée, et en particulier certains des principes les plus importants des mathématiques à rebours ne sont pas bien compris dans ce cadre. L'un d'eux est le principe ATR de Récursion Arithmétique Transfinie, un principe très lié au calcul en temps infini et plus particulièrement à la calculabilité d'ordre supérieur. Nous continuons l'étude de ce principe en montrant ses liens avec un type particulier d'axiome du choix, et l'utilisons pour séparer les versions dépendantes et indépendantes de ces axiomes.Un autre domaine de la logique mathématiques qui tire parti de la théorie de la calculabilité est l'aléatoire algorithmique. Ce domaine étudie les réels "aléatoires", c'est à dire ceux dont il paraît raisonnable qu'ils aient été obtenus de façon purement aléatoire. Une manière d'étudier cela est de considérer, étant donné un réel, la plus petite complexité algorithmique d'un ensemble de mesure 0 le contenant. Ce domaine est très riche et a déjà été étendu à certains types de calcul en temps infini, modifiant ainsi les classes de complexité considérées. Cependant, il a seulement très récemment été étendu aux machines de Turing à temps infini (ITTMs) et à l'α-récursion. Dans cette thèse, nous contribuons à l'étude des notions d'aléatoire pour ITTMs et α-récursion les plus naturelles. Nous montrons que deux classes importantes, le Σ-aléatoire et l'ITTM-aléatoire, ne sont pas automatiquement distinctes ; en particulier leurs équivalents catégoriques sont confondus.