Conditions et mise en place d’une politique sportive intercommunale : le cas de la Communauté de communes du Pays de Châteaugiron
Auteur / Autrice : | Clément Thoraval-Mazéo |
Direction : | Dominique Bodin, Sophie Javerlhiac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences sociales |
Date : | Soutenance le 10/01/2019 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur les transformations des pratiques éducatives et des pratiques sociales (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Blaya |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Bodin, Sophie Javerlhiac, Christophe Durand, Luc Robène, Paul Le Callennec, Cécile Collinet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christophe Durand, Luc Robène |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse de doctorat s’attache à la compréhension des conditions de mise en œuvre d’une politique sportive intercommunale sur le territoire de la Communauté de communes du Pays de Châteaugiron (CCPC).Avec les lois de décentralisation, les choix et les stratégies des élus locaux, les politiques menées sur le territoire évoluent. Le système intercommunal, qui prend une forme fédérale puisque chaque commune conserve sa libre administration, nécessite le consensus entre les communes pour pouvoir fonctionner et mettre en place des projets. Ce système structure les processus de décisions autour d’arrangements et de négociations dans lesquels chaque maire milite pour ses intérêts communaux.Les évolutions politiques, sociales et démographiques locales impactent l’organisation du sport sur la CCPC. Les pratiquants sportifs et les dirigeants associatifs de la CCPC sont en attente d’un maintien, voire d’un développement de l’offre sportive. Avec l’évolution des goûts sportifs et les besoins des associations sportives en termes de soutien et d’équipements, les communes sont fortement sollicitées.Les communes de la CCPC ne sont pas dotées des moyens financiers et techniques pour continuer à soutenir les associations sportives, développer des pratiques sportives et investir dans les équipements sportifs. Grâce aux enjeux de rationalisation des politiques sportives locales qu’elle soulève, l’intercommunalité est une réponse à ces blocages. Les acteurs se tournent vers la CCPC. Ces nouvelles sollicitations réorganisent complètement la gouvernance sportive locale, créent de nouvelles alliances, de nouvelles relations et de nouvelles tensions entre les acteurs sportifs et politiques. Les dirigeants associatifs ont des avis partagés quant à l’intervention de la CCPC dans le sport et leurs démarches dynamisent ou freinent l’intercommunalité sportive.La mise en place d’une politique sportive intercommunale sur la CCPC dépend avant tout de la volonté des élus communautaires. Les stratégies politiques et les négociations entre les élus communautaires permettent, freinent ou interdisent, simultanément, consécutivement, et/ou alternativement de construire une nouvelle organisation du sport sur le territoire intercommunal. La nécessité pour les dirigeants de la CCPC d’afficher un consensus entre les communes lié à la communalisation de la CCPC impacte directement la mise en place d’une politique sportive intercommunale. Les maires des communes du territoire comme les membres de la commission Sport intercommunale mettent en place des stratégies en faveur ou contre l’intercommunalité sportive en fonction des bénéfices qu’ils en ont ou qu’ils pourront en tirer pour eux et la commune qu’ils représentent. Les élus communautaires, également communaux, cherchent à mettre en œuvre des actions, dispositifs et projets au niveau communautaire tout en conservant les bénéfices électoraux de ces actions au niveau communal.Pour répondre aux besoins sportifs locaux, des actions ont été mises en place de manière incrémentale dans quatre grands domaines : l’animation, les équipements sportifs, l’événementiel sportif et le soutien aux associations. Ces actions ont permis de cerner les facteurs qui conditionnent la réussite de l’intercommunalité sportive. Les actions sportives intercommunales doivent être validées puis portées par les élus communaux. Elles doivent être conçues pour les acteurs sportifs historiques et avec ses acteurs. L’intercommunalité sportive doit se positionner de manière complémentaire à l’action dans le sport des communes. Sans ces trois conditions majeures, l’intercommunalité sportive ne trouve pas sa place. La répartition des rôles entre la CCPC et les communes dans le sport ne peut donc qu’être une compétence partagée. Cette compétence mixte permet de ne pas déshabiller les communes de leurs prérogatives tout en structurant l’offre sportive locale et en répondant aux nouveaux enjeux de la gouvernance sportive locale.