Thèse soutenue

De l'imaginaire industrialiste à l'imaginaire cybernétique

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Auteur / Autrice : Franck Juguet
Direction : Frédéric Monneyron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 04/06/2019
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (Perpignan)
Jury : Président / Présidente : Antoine Coppolani
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Coppolani, Denis Fleurdorge, Éric Savarese, François Féral, Pierre Musso
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Fleurdorge, Éric Savarese

Mots clés

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Résumé

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Cette étude a pour but d’essayer de comprendre les nouvelles formes de régulation sociale qui consiste à évacuer la conflictualité au profit d’une tentative de normalisation du champ politique par la cybernétique. Pour ce faire, notre travail développe un modèle théorique qui croise la théorie du management comme tentative de neutralisation du politique avec ses nouvelles formes d’expression appelées « Gouvernance ». Les techniques managériales contemporaines sont la mise en œuvre de présupposés théoriques élaborés dans l’immédiat après-guerre avec la naissance de la cybernétique. Ce nouveau paradigme fait que le politique est désormais cantonné à la recherche de l’efficacité et de la performance. Toutefois, cette prétendue neutralisation opérationnelle et la culture du résultat qui lui est associé se révèle être une manière de décrédibiliser le nécessaire affrontement idéologique qui est le cœur battant de la vie démocratique. C’est ainsi que l’on peut observer depuis quelques années déjà, les signes d’une fragilisation du monde démocratique. La hausse de l’abstention, l’installation d’un puissant vote protestataire et la crise des partis de gouvernement en sont les signes les plus remarquables. A des degrés divers, la défiance à l’égard des institutions et des acteurs politiques est commune à la plupart des démocraties, y compris là où le régime démocratique semblait le plus solidement enraciné. Dès lors, on ne peut plus penser le politique selon une norme unique, propre à l’Occidentalisation du monde. Que la conflictualité sociale traduise un désaccord profond entre le pouvoir qui est devenu totalement étranger à la vie réelle et la puissance populaire qui ne se reconnaît plus dans ses élites, rend d’autant plus pertinente une approche centrée sur la cybernétique.