Alimentation et asthme dans la cohorte NutriNet-Santé
Auteur / Autrice : | Roland Michel Andrianasolo |
Direction : | Pilar Galán, Raphaëlle Varraso |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé Publique |
Date : | Soutenance le 23/10/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Galilée (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Serge Hercberg |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Planès | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christophe Pison, Marie-Pierre Tavolacci |
Résumé
L’objectif général de cette thèse est d’étudier les associations entre l’alimentation et l’asthme défini à partir d’un score de symptômes ainsi qu’avec le contrôle de l’asthme, chez les participants à la cohorte NutriNet-Santé ayant répondu à un questionnaire spécifique sur la santé respiratoire. La thèse comprend deux grandes parties prenant en compte deux approches différentes de l’estimation de l’alimentation : une première partie basée sur une approche ciblée se focalisant sur des nutriments et aliments spécifiques et, une seconde partie basée sur une approche globale de l’alimentation en utilisant des scores alimentaires définis a priori. Dans la première partie de la thèse, nous avons d’abord recherché le rôle d’un aliment spécifique, la charcuterie, considéré comme pouvant avoir un effet délétère sur la santé respiratoire. Nous avons montré qu’une consommation élevée de charcuterie (plus de 5portions par semaine) était associée à une augmentation des symptômes d’asthme, et que cette association était d’autant plus importante que cette consommation était combinée à d’autres facteurs de risque comme le surpoids ou l’obésité, le tabagisme et une mauvaise qualité nutritionnelle de l’alimentation. Par contre, nous n’avons pas mis en évidence d’association significative entre la consommation de charcuterie et le contrôle de l’asthme. Nous nous sommes ensuite intéressés au rôle potentiellement protecteur d’un nutriment spécifique à savoir, les fibres, sur la santé respiratoire. Nous avons montré qu’une consommation élevée de fibres alimentaires, principalement les fibres insolubles et celles issues des céréales, était associée à moins de symptômes d’asthme et à un meilleur contrôle de la maladie. Dans la deuxième partie de la thèse, nous avons étudié les relations entre l’alimentation globale évaluée à partir de différents scores alimentaires et la santé respiratoire. Nous avons montré qu’une alimentation plus saine évaluée à partir des scores nutritionnels AHEI-2010(Alternative Healthy Eating Index-2010), MEDI-LITE (Literature-based adherence score to the Mediterranean diet) et mPNNS-GS (modified Programme National Nutrition Santé Guideline Score) était positivement associée à une diminution des symptômes d’asthme et à une amélioration de son contrôle. Nous avons également retrouvé qu’un choix alimentaire de moins bonne qualité nutritionnelle, reflété par un score FSAm NPS-DI élevé (correspondant à la consommation d’aliments moins bien classés sur l’échelle du Nutri-Score), était associé à une augmentation des symptômes d’asthme. L’association entre le score FSAm NPS-DI et le contrôle de l’asthme n’était pas significative.4Ces travaux confirment le rôle néfaste de la consommation de charcuterie et le rôle protecteur de la consommation de fibres sur la santé respiratoire et renforcent la pertinence des recommandations déjà émises sur le rôle bénéfique d’une alimentation saine pour la santé (et l’intérêt du Nutri-Score), et étendent son importance pour la prévention primaire et secondaire de l’asthme.