Thèse soutenue

La scène égyptienne en révolution (2007-2018) : théâtre, performance et politique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pauline Donizeau
Direction : Christian Biet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts du spectacle
Date : Soutenance le 28/11/2019
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Christophe Triau
Examinateurs / Examinatrices : Christian Biet, Christophe Triau, Christine Douxami, Laurence Denooz, Olivier Neveux, Leyla Dakhli
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Douxami, Laurence Denooz

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse examine les transformations de la scène théâtrale égyptienne au cours de la période révolutionnaire du « Printemps Arabe ». Elle propose une étude du théâtre en prenant en compte différents aspects de la création : la position des artistes dans le champ institutionnel, le contenu thématique des créations, les formes et dispositifs employés, ainsi qu’une étude des discours produits sur le théâtre. Ce travail propose un panorama général de la production théâtrale de la période, intégrant des créations émanant des différents secteurs – public, privé, indépendant et amateur – et s’attache à analyser en particulier les créations de la scène indépendante qui s’est largement développée au cours de la période. Au cours de la période pré-révolutionnaire, le théâtre apparaît comme soumis à la politique et étroitement lié au fonctionnement de l’État dans un régime autoritaire. Pourtant, des nouvelles formes théâtrales et performatives émergent à la fin des années 2000 et témoignent d’une nouvelle capacité politique du théâtre. Ce mouvement se poursuit et s’affirme pendant la période révolutionnaire s’étendant de 2011 à 2013. Les artistes, le plus souvent fédérés en collectifs, mettent en place de nouveaux dispositifs participatifs intégrant les spectateurs à la performance. Le théâtre est postulé comme un outil du changement politique à l’œuvre, et l’esthétique se politise, notamment par l’emprunt de formes traditionnelles du théâtre politique. Enfin, au lendemain de la Révolution et dans le cadre de l'arrivée au pouvoir d'un nouveau régime, les artistes doivent réinventer leur pratique. Abandonnant des formes ouvertement politiques, ils développent de nouvelles stratégies de résistance et de résilience. Ainsi, par l’examen des liens entretenus par la création avec l’événement politique révolutionnaire, cette thèse tend à mettre en lumière le phénomène d’une politisation de l’esthétique ayant conduit à une évolution des dramaturgies, des formes et des dispositifs : la scène égyptienne a connu sa propre révolution.