L'important n'est pas seulement de participer : sociologie de la fabrique de la participation populaire dans les métropoles de Recife (Brésil) et Grenoble (France)
Auteur / Autrice : | Romain Gallart |
Direction : | Marie-Hélène Bacqué, Yves Sintomer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement et Urbanisme |
Date : | Soutenance le 18/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement (Nanterre, Hauts-de-Seine, France ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Agnès Deboulet |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Bacqué, Agnès Deboulet, Didier Desponds, Marion Carrel, Paul Cary | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Desponds, Marion Carrel |
Résumé
Cette thèse s’attache à comprendre pourquoi des dispositifs participatifs mis en place dans les quartiers populaires existent encore aujourd’hui, en dépit de leur inefficacité attestée. Elle interroge les processus de fabrication et de mise en œuvre de l’impératif participatif à partir de l’étude de deux cas paradigmatiques : les métropoles de Grenoble (France) et Recife (Brésil). Ce travail contribue à la conceptualisation des transformations des gouvernements contemporains. L’histoire croisée de la politique de la ville grenobloise et du programme de régularisation des zones spéciales d’intérêt social recifense, puis les ethnographies comparées des gouvernances de projets de requalification urbaine dans ces territoires, éclairent les évolutions auxquelles sont sujettes les systèmes démocratiques aux situations urbaines, sociales, politiques et culturelles contrastées. À Recife, la démocratie participative s’éteint progressivement à la faveur d’un modèle managérial de participation, dépolitisé et moins structuré. Dans l’agglomération grenobloise, malgré un discours sur la modernisation de l’action publique et la formalisation des procédures participative, la démocratie locale reste ancrée à la proximité. En caractérisant les méthodes de mobilisation des participants, les conditions de leurs représentation et délibération, et leur inscription dans la gouvernance urbaine, la démonstration éclaire la coexistence de logiques politiques, techniques, et sociales parfois antagonistes et concurrentes. L’enquête en immersion, comme coordinateur de démarches d’associations des habitants dans des projets urbains, contribue à la compréhension des mécanismes formalisés ou non, publics ou non, guidant l’implantation des dispositifs participatifs dans nos sociétés contemporaines.