La liberté pour quoi faire ? : éthique et politique de l’engagement chez Sartre
Auteur / Autrice : | Elisa Reato |
Direction : | Christian Lazzeri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 06/11/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Judith Revel |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Lazzeri, Judith Revel, Hadi Rizk, Luca Basso | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hadi Rizk, Luca Basso |
Mots clés
Résumé
Ce travail a pour objectif de présenter la richesse de la notion d’« engagement », qui nous paraît constituer le fil rouge de la vie et de l’œuvre sartriennes. Au-delà de la biographie intellectuelle de Sartre que notre projet entend reconstituer pas à pas, se pose aussi la question philosophique de savoir sur quoi se fonde l'engagement et quelle justification il est possible de trouver dans l’œuvre sartrienne pour penser sa réalisation. Si l'un des grands thèmes philosophiques de son œuvre est que les hommes sont condamnés à être libres, on sait que cette liberté peut tout aussi bien se traduire par un engagement éthique et politique que par une position de spectateur surplombant et extérieur à l'action sociale, spectateur uniquement préoccupé par la réalisation de son destin privé. Puisque la thèse sartrienne du dépassement de la situation constitue une prise de distance avec l'exercice de toute forme de déterminisme, il est légitime de se demander sur quoi peut bien se fonder la notion d'engagement si elle ne reçoit pas d'impulsion décisive des différents types de déterminations. On peut être tenté de chercher la motivation essentielle de l'engagement éthique, politique et social dans l'existence même de la conduite libre, à condition de préciser que cette liberté est non seulement une liberté de type anthropologique, mais aussi une liberté de type moral. Nous examinons les paradoxes et les difficultés qui découlent de cette thèse sartrienne en se demandant en particulier comment il est possible de soutenir d'un côté, que les individus entrent dans des conflits de reconnaissance pour éviter toute forme de réification et que cela semble constituer une réalité sociale quasi universelle, alors que de l'autre, en se situant sur le versant de la liberté et en se posant la question de l'absence de valeurs morales a priori, on se demande sur quoi pourrait bien se fonder l'engagement moral et politique. Nous examinons les sources sartriennes (philosophiques, littéraires et politiques) ainsi que les possibles réactualisations contemporaines du concept d’engagement.