Thèse soutenue

Décolonisation des subjectivités et renaissance africaine : critique et réforme de la modernité chez Scholastique Mukasonga, Ngugi wa Thiong’o et Valentin-Yves Mudimbe
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Auteur / Autrice : Pierre Boizette
Direction : Jean-Marc Moura
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 21/05/2019
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Yolaine Parisot
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marc Moura, Yolaine Parisot, Xavier Garnier, Catherine Coquio, Gisèle Sapiro
Rapporteurs / Rapporteuses : Yolaine Parisot, Xavier Garnier

Résumé

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L’institutionnalisation des études postcoloniales et l’essor récent du champ décolonial ont mis en évidence la reconnaissance dont bénéficient aujourd’hui les intellectuels issus d’anciens territoires colonisés. Parmi eux, Ngugi wa Thiong’o et Valentin-Yves Mudimbe sont des figures respectées dont les écrits, aussi bien théoriques que fictionnels, cherchent à résoudre les crises générées par l’expérience coloniale. Conscients que celle-ci ne s’est pas achevée avec la vague des indépendances, ils maintiennent éveillé dans leurs œuvres le désir utopique qu’elles avaient vu naître, celui de concevoir un monde nouveau où les relations entre les peuples et les individus seraient renégociées, et ce, malgré les désillusions de la période qui leur succéda. Pourtant, la survenue, en 1994, du génocide des Tutsi du Rwanda aurait bien pu symboliser l’échec de leurs entreprises de détachement épistémique avec la modernité occidentale. Celui-ci consistait en effet en la réitération, sur le continent africain, d’un crime semblable à celui qui avait poussé nombre d’intellectuels à vouloir rompre avec l’ordre dont la Shoah était la conséquence. Néanmoins, bien au contraire, les textes de Scholastique Mukasonga témoignent de la reprise de l’impératif formulé par Ngugi wa Thiong’o et Valentin-Yves Mudimbe, à savoir le besoin de parvenir à une décolonisation des subjectivités pour initier une renaissance africaine. L’étude de chacune de leurs trajectoires a pour ambition de montrer la complémentarité de ces deux processus dans leurs œuvres qui, séparément, ouvrent la voie à de multiples futurs possibles pour l’humanité.