Politiques pénales et enfermement carcéral au Cameroun : socio-anthropologie de la punition en contexte de démocratisation
Auteur / Autrice : | Georges Macaire Eyenga |
Direction : | Philippe Combessie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 10/05/2019 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) - Sociologie- philosophie et anthropologie politiques / SOPHIAPOL |
Jury : | Président / Présidente : Florence Bernault |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Combessie, Florence Bernault, Marie Morelle, Frédéric Le Marcis, Pierre Sauvêtre | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie Morelle, Frédéric Le Marcis |
Mots clés
Résumé
Pour réprimer le crime qui menace sa sécurité intérieure, chaque société invente des mécanismes punitifs sur la base de valeurs, de croyances et de représentations partagées. Ce fut le cas de l’invention du modèle-prison en Europe au 18e siècle, forme instituée qui bouleverse l’économie des peines tout en affirmant sa capacité à voyager ailleurs. En considérant la prison pénale comme modèle-voyageur, cette thèse analyse son rôle et sa place dans la gestion de l’État au Cameroun. Elle tente d’objectiver deux questions fondamentales de la socioanthropologie de l’enfermement carcéral: « pourquoi » et « comment » celui-ci est mobilisé en contexte de démocratisation. Pour y répondre, l’analyse se consacre à l’historicité des politiques pénales et pénitentiaires. Sont ainsi passés au crible, le choc pénal du moment colonial, la réappropriation de la prison par l’État postcolonial, l’avènement de la démocratisation et son impact sur le regard punitif. Par la suite, l’analyse s’intéresse à la construction de l’État pénal dans un contexte d’émergence de ce que certains appréhendent en termes de « société du risque ». À cet effet, elle rend compte du contexte pertinent d’insécurité et des contre-réactions de l’État, des organisations internationales et des associations locales. Enfin, l’analyse dissèque les rapports entre la prison et la société libre, et ce faisant, aborde la question des problèmes sociaux qui la minent, des autres lieux de production de la justice, ainsi que les fonctions sociales et politiques qu’elle remplit. Les constats qui se dégagent de cette recherche posent la nécessité pour les sociétés contemporaines de réinventer la punition.