Thèse soutenue

L’ambivalence de l’archipel, la ciné-architecture ou l’expérience de la traversée
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Auteur / Autrice : Anne Philippe
Direction : Véronique Fabbri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 28/11/2019
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire sur l'architecture, la ville, l'urbanisme et l'environnement
Jury : Président / Présidente : Philippe Artières
Examinateurs / Examinatrices : Guy Amsellem, Anne Bossé, Alain Mons
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Attali, Nicolas Tixier

Résumé

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De 1964 à 2002, les films de Jean-Daniel Pollet n’ont cessé d’accompagner et de nourrir la pratique cinématographique du cinéaste Alain Moreau, le conduisant à inventer des dispositifs qui proposent, à l’instar des films Méditerranée et L’Ordre, des configurations inédites du rapport des spectateurs et des acteurs à l’image, au monde, au réel. Films dédiés à l’architecture, émissions pensées depuis la prison, il s’agit de « résister à l’image », d’ouvrir des brèches, de rendre possible un rapport « archaïque » à l’espace et au temps, à travers des blocs d’espace-temps, projet qui rencontre celui que j’avais nommé « ciné-topies ». Partant d’une réflexion sur mon propre cheminement j’en suis venue à reconstituer la genèse de l’œuvre cinématographique d’Alain Moreau. Travail de longue haleine, travail de reconstitution d’archives dont rend compte le volume de transcriptions et d’annexes qui accompagnent le texte de la thèse. Travail d’archiviste mais aussi d’interprétation fondé sur mes questions et mes lectures théoriques : la « ciné-architecture » d’Alain Moreau m’a conduite à mettre à l’épreuve l’image de l’archipel, qui me paraissait rendre compte de ma propre pratique autant que de la sienne : rapport à un réel archaïque, à partir duquel construire une multiplicité de rapports au monde, en-deçà ou au-delà de l’image. L’idée d’archipel me venant de Glissant, de Deleuze et de Melville se chargeait d’une autre complexité : l’archipel, paradigme souvent convoqué par la pensée contemporaine comme ouverture au multiple et à l’altérité, est aussi ce qui permet à Foucault de penser l’espace carcéral comme forme moderne de la discipline. Comment penser l’ambivalence de cette idée ? Comment à partir de là repenser les enjeux politiques des ciné-topies ?