Le travail féministe : enquête sur la professionnalisation du militantisme féministe au Planning familial

The Feminist work : A study on the professionalization of feminist activism in the french institution planned parenthood (Planning familial)

• Auteur / Autrice : Alice Romerio
• Direction : Violaine Roussel, Catherine Achin
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences politiques
• Date : Soutenance le 18/06/2019
• Etablissement(s) : Paris 8
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris - LABTOP
• Jury : Président / Présidente : Frédérique Matonti
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Pélisse
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Maud Simonet, Olivier Fillieule

Mots clés

Mots clés contrôlés

Féminisme

Participation politique

Travail

Politique publique

Associations

Mots clés libres

Monde associatif

Action publique

Travail

Politisation

Féminisme

Genre

Associative sector

Public policies

Work

Politicization

Feminism

Gender

Résumé

Cette thèse porte sur le travail féministe au Planning familial, c’est à dire sur lesmodalités et les enjeux de la professionnalisation d’une association historique et centrale ausein de l’espace de la cause des femmes, qui participe à la mise en oeuvre de politiquespubliques dans les domaines de la sexualité et de l’égalité femmes-hommes. Située aucroisement de la sociologie de l’engagement, du travail et des professions, et de l’actionpublique, la thèse s’emploie à démontrer, en prenant le contrepied d’une hypothèse répandue,que les processus d’institutionnalisation et de professionnalisation d’une organisationmilitante peuvent conduire, dans certaines conditions, à des dynamiques de politisation. A partir d’une enquête sociohistorique, d’une enquête ethnographique multi-située etd’une enquête par questionnaire, cette thèse analyse les processus de politisation du travail etles politisations au travail, et étudie les relations entre État et organisations militantes au-delàde l’opposition entre intégration et conflictualité. La professionnalisation peut d’abordconstituer une stratégie politique et le recours au salariat se révèle sous certaines conditionsune ressource politique nécessaire au maintien et au développement de forces militantes. Lathèse montre ensuite que les processus de politisation individuelle produits dans lesorganisations militantes dépendent des modalités de professionnalisation développées àl’échelle locale et des (dis)positions sociales des travailleuses féministes. Enfin, la thèserévèle que l’institutionnalisation du Planning familial constitue un processus non linéaire etanalyse les réceptions singulières et hybrides de politiques publiques au cours de leur mise enoeuvre. La thèse saisit ainsi le féminisme d’État « par le bas » en étudiant ce que les politiquespubliques en direction des femmes font aux associations féministes qui participent à leur miseen oeuvre et ce que, réciproquement, les associations féministes font aux politiques publiques,c’est-à-dire comment ces dernières sont appropriées et traduites dans les activités del’association.

This thesis analyses feminist work in the French institution Planned Parenthood(Planning familial) : it examines the mechanisms and stakes of the professionalization of thishistorical and central NGO which belongs to the women's advocacy space. "Planningfamilial" contributes to the implementation of public policies in the areas of sexuality andgender equality. At the intersection of the sociology of activism, work and professions, andpublic policies, this thesis goes against the usual opposition between professionalization andpoliticization processes, and shows how institutionalization and professionalization processeswithin an activist organization can in fact foster a dynamic of politicization.Based on a socio-historical and ethnographic investigation and a questionnaire survey,this thesis analyses processes of politicization of work and at work. It studies the relationshipsbetween the state and activist organizations, beyond the opposition between integration andconflict. It shows that, during the early times of the “Planning familial”, professionalizationwas a political strategy and the use of wage-earning was an essential political resource tomaintain and develop activism. More generally speaking, the thesis shows that individualprocesses of politicization that take place in activist organizations depend, on the one hand, onprofessionalization mechanisms that are specific to a local context and, on the other hand, onthe social, economic and demographic characteristics of feminist workers. In the end, thisthesis demonstrates that the institutionalization of the “Planning familial” is not a linearprocess. This study also sheds light on the complex way in which public policies regardingsexuality and gender equality are interpreted by “Planning familial” employees and shapedthrough their implementation.In sum, this thesis offers a bottom-up approapproach to “state feminism” by studying theeffects of public policies towards women on feminist organizations and, conversely, theimpact that feminist organizations have on public policies, that is, how these policies arereceived and how they translate into organizational activities.